Archives de catégorie : Asie du sud-est

« La vie est un long fleuve (le Mékong) tranquille »

Longeant le Mékong côté thaïlandais, il nous a simplement fallu prendre une petite embarcation de bois et le traverser à Chiang Khong pour rejoindre le Laos. Là nous sommes instantanément devenus millionnaires !. Changer un billet de cent dollars américain a suffi. En effet un dollar vaut 10’285 kips (monnaie locale du Laos).

De Huay Xai, ville frontière côté laotien, nous sommes descendus tranquillement en bateau lent, le fleuve Mékong durant deux jours pour arriver à Luang Prabang. La descente du Mékong est franchement merveilleuse, comme le Loas d’ailleurs. Nous ne trouvons pas de superlatifs assez pertinents pour décrire cette virginité naturelle qu’offre le Laos… Villageois (ou même tribu, c’est selon) le long du fleuve

A la découverte du Triangle d’Or

Avant de passer la frontière avec le Laos, nous avons fait une boucle par le fameux Triangle d’Or. Là où le fleuve Mékong se rejoint avec le fleuve Ruak formant un triangle. A cet endroit se trouvent aussi trois frontières : celles de la Thaïlande, du Myanmar et du Laos. L’or est simplement l’opium cultivé par les tribus locales, vendu à une certaine époque à prix … d’or ! La Thaïlande a tant bien que mal remplacé les cultures d’opium par des cultures plus saines alors que le Myanmar et le Laos font toujours parties des trois plus gros producteurs au monde. Il faut bien financer la junte pour le premier nommé et un communisme à l’agonie pour l’autre. Photo prise sur sol thaïlandais. A travers la porte on voit à gauche les paysages du Myanmar (avec des toits) et à droite ceux du Laos avec le fleuve Mékong au milieu

Les tribus du nord, à la rencontre des femmes aux longues oreilles

Dans le même village se trouve la tribu des femmes aux longues oreilles. Curieusement, beaucoup de tribus sont chrétiennes. Ca fait toujours drôle de voir des personnes de tribus retirées au milieu de la jungle avec une croix autour du cou. Nous étions là à 1 kilomètre de la frontière birmane et nous avons pu entendre à trois reprises des détonations, affrontements entre l’armée thaïe et l’armée birmane. Savoir exactement ce qui se passe et les raisons des altercations à la frontière tient du mythe de sisyphe.

Les tribus du nord, à la rencontre des femmes girafes

Dans les environs de Mae Hong Son, nous sommes partis à la rencontre des différentes tribus habitant la dense forêt tropicale, faisant frontière avec la Birmanie. Nous avons d’abord visité le village des femmes girafes. Nous nous sommes à nouveau demandé longuement si cela était éthiquement faisable. Toujours le même dilemme ! Va-t-on au zoo, entretenons-nous un rituel désuet, inhumain, gardé pour de viles raisons financières ? La réponse est aussi complexe que savoir qui dit la vérité, entre intérêts et terreur.

En y passant la matinée, nous avons vu des femmes girafes très accueillantes, qui sont certes là pour vendre leur artisanat et se faire prendre en photo mais qui, de prime abord, n’ont pas l’air oppressées, ni tristes. D’origine birmane, cette tribu (faisant partie du groupe des Karen) a fui le Myanmar et s’est réfugiée du côté thaïlandais. Ce statut les empêche de sortir à plus de 30 kilomètres de leur camp, ce qui les confine à rester dans une zone bien définie. En outre, il semblerait que le gouvernement thaï les rémunère pour jouer le jeu de la carte touristique. Alors bon discutable, mais nous avons pu nous rendre compte par nous-mêmes, en passant par l’école du village, que les Karen reçoivent une éducation. Leur accueil chaleureux ne nous a pas fait ressentir quelconque tristesse. La plupart de ces femmes sont polyglottes et pas seulement pour dire « bonjour » et « merci » mais parlent carrément en utilisant les temps du passé. Chapeau !

La légende raconte que les femmes girafes portent ces colliers pour les protéger des attaques de tigres (car ils traînent leur proie par le cou) et aussi pour que les hommes des autres tribus ne soient pas attirés par elles. Famille de femmes girafes. La maman en arrière plan a le plus long cou de la tribu et ses anneaux pèsent plus de 8 kilos

Les tribus du nord, autant éclectiques que stupéfiantes

Nous avons visité plusieurs villages où des Karens, des Hmongs, des Shans et des Lahus vivent. Nous avons dégusté du thé chinois chez les Rak Thaï (des réfugiés chinois) et bu du café local chez les Roam Thaï. Il faut toutefois remarquer que la communication est difficile. Même en restant quelques heures en compagnie de gens de tribus, cela ne suffit pas pour pouvoir appréhender leurs sentiments.

Nous ne pouvons malheureusement pas connaître toutes les langues et dialectes du monde. Dans cette région de la Thaïlande, les gens ne parlent pas le thaï mais leur propre dialecte. Le cœur souvent remplace les paroles. Nous nous réjouissons d’arriver en Amérique latine où nous pourrons mieux communiquer avec les populations locales. Fillettes Shan émerveillées de pouvoir se voir sur le petit écran LCD de notre appareil numérique

Le temple Doi Suthep, tout en hauteur

Les temples sont souvent situés en hauteur. A l’image de tous les sites religieux, les meilleurs emplacements leur sont réservés et traversent ainsi les siècles. Ce lieu est particulièrement attractif puisque perché à quelque 1685 m. d’altitude, surplombant magnifiquement Chiang Mai. Comme tous les temples importants, l’histoire raconte que des restes du Bouddha s’y trouvent. Ce qui en fait un des endroits les plus sacrés du nord de la Thaïlande.

Au delà de la visite culturelle (en terme de temple bouddhiste, nous commençons à nous y connaître), nous avons laissé notre curiosité nous faire assister à une introduction à la méditation bouddhique Vipassana au monastère adjacent le temple. Nous sommes toujours émerveillés par le côté philosophique du bouddhisme à travers notamment la méditation. A chaque fois, nous rencontrons des personnages remplis d’amour dont la seule perspective, en nous accueillant, est de continuer à être heureux.

Retour en Thaïlande par voie terrestre

A la surprise générale nous sommes revenus en Thaïlande par voie terrestre en passant la frontière Myanmar – Thaïlande à Tachilek (voir news du 16.01.2005). A Chiang Mai, nous avons profité d’une semaine paisible dans la troisième ville de Thaïlande. Elle n’a cependant rien à voir avec Bangkok. On dira qu’elle est plus tranquille ! A Chiang Mai, les guest house proposent tout et rien à leurs hôtes, du trek dans les tribus du nord au saut à l’élastique en passant par des cours de cuisine Thaï. Voilà un pays qui a le sens du … tourisme. A l’excès peut-être, mais les Thaï, par leur sourire et leur gentillesse, le rendent moins insupportable qu’ailleurs. Nous avons finalement opté pour la solution habituelle, nous irons visiter les tribus par nos propres moyens, le saut a l’élastique … nous l’avons déjà fait et nous n’aurons guère l’occasion de mettre en pratique nos talents culinaires avant un moment, donc nous avons laissé de côté la cuisine, au demeurant délicieuse.

Nous avons tout de même assisté à un spectacle de danse traditionnelle et tribale Thaï. Tout en douceur, comme à leur habitude, alliant grâce et rites ancestraux. Marcher autour de ce qui reste des remparts de la ville et le marché de nuit a également occupé notre magnifique présent.

L’image sacrée du Bouddha

En dehors des paysages et des activités sportives, les principaux sites historiques à visiter en Asie du sud-est sont liés à l’histoire du bouddhisme à travers les siècles. Que ce soit en visitant des ruines, des temples, des palais ou des musées, il y aura toujours des images ou des statues de Buddha. En haut : Bouddha au sommet de la colline de Mandalay. Bouddha sur le site de Bagan

En Bas : Bouddha dans le temple d’Ananda Phaya de Bagan. L’image de ‘Maha Muni’ au temple Mahamuni Pagoda de Mandalay. Les fidèles le recouvrent d’offrande sous forme de feuille d’or. L’épaisseur sur le corps atteint plusieurs dizaines de centimètres.

Lac Inle – le lac des artisans (suite)

Maison traditionnelle et pêcheur ramant avec la jambe à la façon birmane Après trois jours nous devions prendre l’avion de Heho (aéroport proche du lac Inle) pour Tachilek, ville frontière birmane avec la Thaïlande. En Birmanie, tu n’es certain d’arriver à ta destination que lorsque tu l’as atteinte. Notre départ de la Birmanie fut à l’image du voyage dans ce pays. Tout d’abord tous les touristes rencontrés nous ont dit que la frontière terrestre entre Tachilek et Mai Sae (Thaïlande) était fermée. L’agent qui nous a vendu les billets d’avion, lui, nous a prétendu le contraire. Comme à notre habitude, nous y sommes allés au feeling et avons décidé d’essayer. Un jour avant le vol nous avons téléphoné à la compagnie pour confirmer notre vol. Pas de problème Monsieur Gang, votre vol est confirmé.

Les taxis du lac Inle à l’aéroport demandaient une somme exorbitante par rapport à ce que ça valait. Et comme d’habitude, touriste et locaux disent qu’il n’y a pas d’autre alternative. Et comment font les locaux alors ? Nous nous sommes levés tôt et sommes partis en camionnette, moyen de transport qu’utilisent les locaux. Nous avons payé plus chère que les locaux mais au final ça nous a coûté moins du quart du prix du taxi. Enfin nous avons l’habitude de ce genre d’idée préconçue. Arrivés à l’aéroport, on nous annonce un retard d’une heure. Puis au moment du check in, il n’y avait soudainement plus d’avion. Le vol avait été annulé soit disant pour des raisons météo. Il faisait grand beau et pas un pet de vent. Ils nous ont alors proposé de nous emmener à Kyaing Tong ville située à environ 150 km au nord de Tachilek. Ils nous ont dit qu’ils prendraient en charge le taxi pour nous acheminer à notre destination initiale. Nous leur avons signifié que nous voulions passer la frontière le jour même car nous étions fauchés. Ce fut impossible. Les retards successifs, la demande de permis de circulation entre les deux villes (merci la junte) et les nombreux check point nous ont fait arriver à 19h00 à Tachilek. La frontière ferme à 17h30. Ils nous ont alors logé à leurs frais dans un hôtel plus que correct se situant à 2 minutes de la frontière. Nous ne pouvions pas espérer mieux.

Le lendemain, nous avons passé la frontière aussi facilement que de le faire à Bardonnex (Suisse-France), les tampons en plus !

Lac Inle – le lac des artisans

Autre ghetto touristique birman, le lac Inle offre comme les autres sites quelques merveilles qui méritent d’être expérimentées. Nous avons passé une journée à bord d’un « long tail boat » et découvert la vie rurale sur le lac et les nombreux villages d’artisans. Marché flottant du mercredi. Les locaux viennent encore faire leurs courses en pirogue