Archives mensuelles : juillet 2005

Utila et les miracles des Caraïbes

Vue depuis notre chambre « les pieds dans l’eau » Après quelques longues heures de bus, nous avons atteint La Ceiba, ville des Caraïbes où nous allions prendre le bateau pour l’île d’Utila. L’objectif principal était de faire quelques plongées récréatives pour Sylvain. Cet endroit est réputé pour être le meilleur marché au monde pour plonger et suivre des cours.

Seul hic, il n’y avait pas de bateau ce jour là. Nous croyons que nous sommes tombés le jour de la maintenance annuelle. Sur le moment, les chauffeurs de taxi emmenaient les touristes au ponton se trouvant à quelques kilomètres du centre, sachant qu’ils devraient rentrer en ville ensuite. Ainsi ils ont gagné deux courses. Nous trouvons cela malhonnête mais lorsque l’on parle de chauffeur de taxi, tout parait normal (voir news du 23 février 2005). Bref, nous avons embarqué le lendemain, malgré toutes les rumeurs circulant autour de l’hôtel où tous les voyageurs étaient groupés, indiquant qu’il n’y avait toujours pas de bateau.

Nous resterons finalement onze jours à Utila. Eh oui, arrivés au magasin de plongée que Sylvain a choisi sur l’île, Monica a rencontré une instructrice hollandaise, Noa, qui l’a tellement mise en confiance que nous nous demandons encore, par quel miracle, Monica a accepté de faire une journée d’initiation à la plongée. Tout s’est tellement bien déroulé qu’elle a ensuite décidé de poursuivre avec le premier brevet PADI Open Water. Quant à Sylvain, il a pratiqué des plongées récréatives, améliorant au passage sa connaissance des fonds marins. Les fonds marins à Utila sont splendides. Une quantité de plantes et de coraux, de petits et grands poissons tropicaux, d’invertébrés,… bref un florilège de ce qu’un plongeur peut espérer découvrir.

Mais là ne s’arrête pas le festival! En effet, Monica, après avoir surmonté sa peur de l’eau et au bénéfice d’un brevet de plongée, a continué en entreprenant le cours avancé Advanced Open Water toujours de PADI. Puis elle a encore fait une spécialisation en Flottabilité. Chapeau Chi! Au bénéfice du même brevet à présent, nous avons encore fait quelques plongées récréatives pour terminer ce qui est dès lors « une nouvelle affinité au sein du couple ». Encore bravo à Monica. Le voyage forge vraiment le caractère !

A ceci ajoutez l’ambiance villageoise d’une petite île des Caraïbes qui présente la particularité de parler à la fois l’anglais des Caraïbes et l’espagnol. De plus, la chance ne venant jamais seule, nous y étions lors de leur festival annuel. Durant 8 jours, des animations nocturnes ont ponctué les nuits chaudes et étoilées de l’île et le dernier samedi s’est terminé avec le grand cortège. Tout ça sur la seule route côtière de l’île qui est à peine assez large pour se croiser à vélo et qui doit faire environ 3 kilomètres. C’était juste magique, comme dans un rêve à la Walt Disney où tout est rose. Tellement de spontanéité et de joie de vivre. Le rythme de vie sur l’île est vraiment agréable. Nous sommes partis épanouis et reposés de cette halte insulaire.

Suchitoto: le Graal du voyageur indépendant

Rubi, la propriétaire de l’auberge où nous avons logé en tenue traditionnelle.

Joueurs de marimba à Suchitoto

Retraité sur la place centrale de Suchitoto Revenons au bonheur qu’a été notre séjour à Suchitoto, petite ville coloniale du nord, encore authentique et préservée du tourisme de masse. Mais avant d’arriver ici nous avons visité Sonsonate, la Libertad (un surfeur ne peut pas venir au Salvador et ignorer ce « spot ») et la capitale San Salvador. Nous avons vraiment expérimenté ici ce que les guides de voyage appellent les « Chicken bus », bus locaux pour nous. A savoir un bus bondé avec légumes, fruits et animaux. Heureusement nous avions un grand récipient de plastique rempli de melons à coté de nous, posé dans le couloir entre les sièges. Il diffusait sa senteur tellement agréable. Ce qui fut moins agréable sont certainement les 3h15 qu’a mis le bus pour parcourir les 68 km qui le distançaient de Sonsonate à la Libertad. Imaginez un bus qui s’arrête à la demande tous les 15 mètres sur certaines parties du tronçon. Un peu fatiguant à la longue.

Nous sommes arrivées à Suchitoto le jour de la célébration du 147ème anniversaire de la ville. Nous avons trouvé une chambre coloniale dans une famille extraordinaire avec vue sur le lac du Suchitlán. Une merveille ! La Villa Balanza se trouve en bordure du parc San Martin où nous avons pu écouter depuis notre chambre la « Banda Sinfonica Metropolitana ». Puis, nous nous sommes rendus sur la place centrale où se déroulaient d’autres festivités. Parmi celles-ci, un spectacle de breakdance par les jeunes du coin puis un concert de musique andine. De quoi donner le blues à Monica, surtout lors de l’interprétation de « El Condor Pasa ». Nous pouvions compter sur les doigts de nos mains le nombre de touristes présents. Un véritable cadeau. Le tout s’est ponctué d’un feu d’artifice, que demander de plus ? Le lendemain nous avons déambulé dans les rues pavées de pierre rondes polies de manière inégale et avons pu admirer les rues composées de maisons coloniales. Ici, pas de café-restaurant-internet toutes les trois maisons à l’instar d’Antigua au Guatemala ou San Cristobal de la Casas au Mexique. Juste des habitants qui ont leur porte ouverte et qui se font un plaisir de t’accueillir pour peu que tu le veuilles bien.Ainsi, nous nous sommes retrouvés à écouter un concert de marimba avec maracas et « palio » (petits bâtons harmoniques). Quatre enfants et un grand-père étaient tout excités de jouer à la seule présence de deux étrangers. Sympathique ! Ainsi, nous avons passé le reste de la journée, de maison en maison et de banc public en banc public. Les gens nous ont livré leurs états esprit, leurs craintes et leur appauvrissement depuis la dollarisation du pays. Nous avons successivement conversé avec deux avocats, un commerçant, deux retraités et une exilée qui vit à Los Angeles. Plus tous les autres que nous ne pouvons pas citer ici. Imaginez-vous que tous les gens vous saluent dans la rue !

Le soir, nous avons partagé quelques bons cigares cubains avec Antoine, Baptiste, Solène et Philippe, quatre jeunes étudiants français qui logeaient dans la même auberge que nous. C’est avec la vue sur le lac et la tranquillité des lieux que nous avons échangé des propos sur tout et rien jusque tard dans la nuit.

Suchitoto est véritablement le Graal du voyageur indépendant. Il y a juste ce qu’il faut pour le voyageur sans perturber la vie paisible de la bourgade. Un must !

Le dimanche, Suchitoto s’est rempli de touristes Salvadoriens venus en partie de la capitale. Ca fait bizarre de regarder tout autour de soi et de ne voir aucun étranger, que des locaux !

Enfin une chose est sûre, vous viendrez au Salvador pour son peuple même si le pays est sans attraction touristique majeure. Merci à eux. Leur lutte continue et nous sommes de tout cœur à leurs cotés.

Demain nous partons pour le Honduras.

Le Salvador, exemple poignant de gentillesse volontaire

Notre passage au Salvador aura été court mais tellement bon. Ici pas grand-chose à visiter, donc pas beaucoup de touristes. Mais son peuple, au contraire de ce que prétendent beaucoup d’agents de voyage est des plus charmants et pacifiques. Bien sûr on nous a fait le discours sur l’insécurité au point de flipper grave à la capitale San Salvador. Il n’en fut rien. Partout au Salvador, nous sommes sortis après 19h00, avons mangé dans la rue et sommes rentrés … à pied. Il faut faire attention bien sûr et ne pas provoquer le destin, mais nous dirons que c’est partout pareil.

Les gens sont tout simplement merveilleux, chaleureux, accueillants, désintéressés, jovials. Nous croyons qu’ici le sport national est de parler avec l’autre, ça tombe bien, nous aussi et quel plaisir ! Cependant, nous devons toujours constater les mêmes horreurs venues d’Europe et des Etats-Unis. Ici, quelques grandes familles aux origines européennes détenaient toutes les richesses jusqu’à la guerre civile en 1979. De plus, les Américains (sous l’ère Reagan, les E.U. ont financé l’effort de guerre à hauteur de 6 milliards) essaient sans fin de pomper la richesse des pays pour leur propre profit. Si l’enfer existe, vous y trouverez Reagan, C’est sûr ! Bref, les américains sont responsables ici de 77’000 assassinats. Nous éprouvons de plus en plus de dégoût vis-à-vis de la politique extérieure américaine. L’église du Clavaire et les rues animées et chaotiques du centre de San Salvador

Passage éclair à gringo town (Antigua) et au lac des yankees (lac Atitlán)

Après une nuit à Guatemala City, nous avons pris la route d’Antigua. Son tourisme à outrance ne nous pas vraiment plu. Le plus beau moment fut certainement au petit matin alors que nous attendions le bus pour aller visiter le volcan de Pacaya. Les rues étaient désertes et la vue sur les volcans alentours était stupéfiante. Comme à Trinidad à Cuba, nous avons tout de même apprécié le caractère colonial de la ville et ses nombreuses églises en ruines dû à plusieurs tremblements de terre.

Ce qui nous aura vraiment marqué dans la région d’Antigua est certainement la visite du volcan Pacaya. En activité depuis deux mois, nous n’avons pu accédé que jusqu’à sa base. De la nous avons pu observer un de ces cratères qui crachaient ses gazes et a plusieurs reprises de la lave en fusion. C’est absolument époustouflant !

D’Antigua, nous sommes allés au lac Atitlán que tous les voyageurs rencontrés nous ont conseillé. Toujours trop touristique, nous en avons profité pour faire quelques achats et nous reposer quelques jours. Nous avons séjourné à Panajachel et San Pedro la Laguna. Nous avons également déambulé au marché de Chichicastenango, haut en couleur. La saison des pluies ne nous a pas permis de faire des excursions, le temps étant en majorité très chargé et pluvieux.

De San Pedro nous avons pris la route pour le Salvador. Notre voyage en bus a commencé par être compromis par un éboulement sur la route entre Panajachel et Solola. On nous a dit que nous ne pouvions pas partir. L’Amérique latine on connaît ! Et pour avoir vécu le « Fenomeno del Nino » de l’intérieur au Pérou en 97-98, nous savons qu’il faut toujours s’embarquer dans un bus quel qu’il soit. Nous sommes donc allés jusqu’à l’éboulement. Puis nous l’avons franchi à pied et pris un pick-up jusqu’à Solola. Puis Solola jusqu’à Los Encuentros, puis Guatemala City et ensuite Chiquimulilla jusqu’à la frontière Salvadorienne pour enfin arriver fatigués à Sonsonate. En tout, sept bus et dix heures de trajet.

P.S.: l’avant dernier président Portillo (2001-2004) a fui le pays après avoir détourné 20 millions de dollars. Il réside aujourd’hui tranquillement au Mexique. Volcan de Pacaya en activité

Arche de Santa Catalina avec au premier plan a droite la facade en ruine d’une eglise et au second plan le volcan éteint de « Agua »

Rue de la Antigua Guatemala avec au second plan le Volcan d’Agua

Scène de vie au marché de Chichicastenango

Semuc Champey: entre rivières et roches

Esteban en haut, Sylvain et Monica et notre guide maya, Federico Pop

Esteban en pleine séance d’escalade

Sylvain posant sous le chapeau naturel

Le pont naturel de calcaire de Semuc Champey avec ses piscines Nous avons continué notre route accompagnés d’Esteban, l’argentin rencontré à la frontière. Un bon feeling a passé. Son itinéraire est semblable au nôtre jusqu’à présent.

Nous sommes arrivés très tôt le matin à Semuc Champey. Semuc signifie rivière et Champey roche ou petite montagne. Nous ne voulions rester qu’un jour au départ mais l’endroit est tellement mirifique que nous y sommes restés deux jours et demi.

Nous avons fait les spéléologues en herbe dans la grotte de K’an Ba. A l’aide de simples bougies, vêtus seulement de costume de bain, nous avons pénétré dans la grotte. A l’entrée se trouve une colonie de chauve-souris qui, certaines fois, viennent te friser les cheveux ! Puis nous nous sommes enfoncés à l’intérieur de la grotte, devant successivement nager (avec la bougie à la main), grimper à l’aide d’échelle de fortune et de corde, et marcher avec comme décor des stalagmites et des stalactites. A mi-chemin nous avons même pu nous immerger dans un trou pour en ressortir dans un bassin adjacent (limite dangereux à l’avis de Sylvain qui a flippé lorsque, immergé, il n’arrivait plus à passer par le petit orifice qui relie les deux parties, c’est d’ailleurs le seul qui s’y est aventuré) et faire un saut de plus de trois mètres dans le même bassin. Puis nous avons continué jusqu’à trouver des formations de calcaire en forme de chapeau mexicain et une autre qui fait penser à une table. Nous avons ensuite rebroussé chemin et passé notamment par un petit trou dans lequel coule également l’eau. Donc tu te lances un peu à l’aveugle en retenant ta respiration. Ceci, car les eaux étaient particulièrement abondantes dû à la saison des pluies.

Arrivés à la sortie nous sommes montés à travers la jungle pour atteindre le mirador perché cent mètres plus haut. En arrivant au sommet, on se sent comme des explorateurs qui découvriraient le monde perdu. Les grottes, puis ce paysage merveilleux de jungle, de montagne et le site de Semuc Champey au loin, nous a rempli d’une excitation toute particulière. Le retour à l’auberge, nous l’avons fait sur des chambres à air flottant sur la rivière. Bravo à Chi qui a surmonté sa peur des profondeurs aquatiques.Le lendemain nous sommes allés à Semuc Champey. Une autre merveille. Comme d’habitude il n’y avait personne et nous avons tranquillement flotté dans les piscines naturelles du pont de calcaire. Un des surveillants du site a ensuite emmené Esteban et Sylvain sous le pont naturel à la sortie de la rivière. Nous avions l’impression d’être dans une mâchoire de dinosaure. Puis l’après-midi, fort des émotions de la veille, nous sommes retournés dans les grottes, mais cette fois pour le grand tour qui nous a emmené jusqu’à trois kilomètres et demi à l’intérieur. Nous avons passé notre dernière soirée avec Esteban ici.

Arrivée au Guatemala dans les terres chaudes du Petén : Tikal

Vue sur le sommet du temple no 3. Chi paraît bien petite dans l’immensité de la jungle

Temple du Grand Jaguar (temple no 1) avec les autels de la Grande Place Après notre retour de Cuba, Sylvain a pratiqué la plongée dans les Caraïbes, à Cozumel plus précisément, et dans les Cenotes (puits naturels) proche de Tulum. Expérience inoubliable ! Nous avons également visité le site archéologique de Tulum dont la particularité est qu’il se trouve sur un rocher surplombant la mer des Caraïbes. Assez magique ! Puis nous avons pris la route du Guatemala via Palenque. En effet nous avons du faire marche arrière pour joindre le Guatemala car traverser le Belize nous aurait coûté USD 130.- en visa et formalités douanières.

Nous voilà donc embarqués dans un bus touristique en direction de Flores au Guatemala. Nous sommes heureusement tombés sur des touristes charmants. Deux polonaises, un jeune couple d’italiens et un architecte argentin qui vit à Playa del Carmen au Mexique. La frontière mexico-guatémaltèque est marquée par un petit fleuve qui est particulièrement agité dû de la saison des pluies. Nous avons dû repartir le poids de manière homogène et ne pas trop bouger. Après avoir évité quelques tourbillons nous avons accosté au Guatemala. Ensuite nous avons pris un bus jusqu’à Flores.

Nous avons abandonné les routes bitumées du Mexique pour les pistes caillouteuses du Guatemala. La première impression fut semblable à celle ressentie au Laos et au Cambodge. Arrivés à Flores, nous avons profité du lac et du charme touristique de l’endroit pour nous reposer. Le lendemain, nous sommes allés en direction du site archéologique de Tikal en compagnie du couple italien, Serena et Francesco et de l’argentin, Esteban. Nous avons bénéficié de la fin d’après-midi à Tikal pour se délecter du coucher du soleil sur la pyramide du « Monde Perdu ». La jungle abondante nous a offert un concert de cris, chants et autres rugissements. Nous avons notamment vu de superbes toucans. Nous avons sympathisé avec les deux gardes de nuit du site qui nous ont raccompagné à la sortie vers 18h30. Nous sommes ensuite allés manger tous ensemble à un « comedor » (resto économique). Nous avons été surpris de la gentillesse et de la tranquillité des gens par ici. Elle se confirmera d’ailleurs plus tard. Le guatémaltèque est doux et tranquille. La nuit tombée nous avons admiré le superbe ciel étoilé lorsque toutes les lumières se sont éteintes. Nous avons même eu droit à des étoiles filantes !Le lendemain matin, réveil à 4h00 du matin pour aller voir le lever du soleil depuis le temple no 4. Le long du chemin (environ une demi-heure de marche) et depuis le sommet du temple, nous pouvions entendre des hurlements qui ressemblaient à des rugissements de fauves. C’était absolument époustouflant et magique, nous avons adoré. Malheureusement, nous n’avons pas pu assister au lever du soleil dû à un brouillard persistant qui ne s’est dissout que vers 8h00 du matin. Le site de Tikal est différent des autres sites visités au Mexique par ses amples restaurations, sa jungle alentours impénétrable et son architecture unique.