Les tribus du nord, à la rencontre des femmes girafes

Dans les environs de Mae Hong Son, nous sommes partis à la rencontre des différentes tribus habitant la dense forêt tropicale, faisant frontière avec la Birmanie. Nous avons d’abord visité le village des femmes girafes. Nous nous sommes à nouveau demandé longuement si cela était éthiquement faisable. Toujours le même dilemme ! Va-t-on au zoo, entretenons-nous un rituel désuet, inhumain, gardé pour de viles raisons financières ? La réponse est aussi complexe que savoir qui dit la vérité, entre intérêts et terreur.

En y passant la matinée, nous avons vu des femmes girafes très accueillantes, qui sont certes là pour vendre leur artisanat et se faire prendre en photo mais qui, de prime abord, n’ont pas l’air oppressées, ni tristes. D’origine birmane, cette tribu (faisant partie du groupe des Karen) a fui le Myanmar et s’est réfugiée du côté thaïlandais. Ce statut les empêche de sortir à plus de 30 kilomètres de leur camp, ce qui les confine à rester dans une zone bien définie. En outre, il semblerait que le gouvernement thaï les rémunère pour jouer le jeu de la carte touristique. Alors bon discutable, mais nous avons pu nous rendre compte par nous-mêmes, en passant par l’école du village, que les Karen reçoivent une éducation. Leur accueil chaleureux ne nous a pas fait ressentir quelconque tristesse. La plupart de ces femmes sont polyglottes et pas seulement pour dire « bonjour » et « merci » mais parlent carrément en utilisant les temps du passé. Chapeau !

La légende raconte que les femmes girafes portent ces colliers pour les protéger des attaques de tigres (car ils traînent leur proie par le cou) et aussi pour que les hommes des autres tribus ne soient pas attirés par elles. Famille de femmes girafes. La maman en arrière plan a le plus long cou de la tribu et ses anneaux pèsent plus de 8 kilos