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Du bus et de la culture, à toute vitesse de Hanoi à Nha Trang : ici Hue

Le Viêt Nam présente la particularité d’une histoire imprégnée de la culture chinoise. Ce qui le différencie de ses voisins de l’est, inspirés par le royaume d’Angkor. La triple religion (confucianisme, taoïsme et bouddhisme), communément appelé le bouddhisme mêlé au culte animiste, offre un patchwork kitsch sur les sites religieux. Il est très intéressant d’observer la manière dont les pèlerins se recueillent et les voir faire des offrandes aux esprits pour recevoir de la chance et de la bonne santé. Les jardins des temples sont souvent ornés de bonzaï et caractérisent le bouddhisme vietnamien.

A Hue, nous étions proche de la zone démilitarisée, qui fut le théâtre de nombreux affrontements entre Américains et Viet Cong, durant la guerre du Viêt Nam. Cette zone marquait la séparation entre le Viêt Nam Nord des communistes et le Viêt Nam Sud sous contrôle américain entre 1965 et 1975. Nous n’avons pas visité ces tristes sanctuaires devenus une attraction touristique. Cependant, il serait tout à fait crétin d’ignorer le triste sort qu’a connu cette région (Laos-Viêt Nam-Cambodge), si ce n’est pour la mémoire de ces trop nombreuses victimes. Et surtout, parce qu’il faut être confronté à la dure réalité que ce fut pour se rendre compte de l’atrocité de la guerre. Propagande communiste dans les rues de Hue à l’occasion du nouvel an lunaire

La baie d’Ha-Long, entre patrimoine mondial de l’humanité (classé par l’Unesco) et tourisme de masse anarchique

Oui, la baie d’Ha-Long est belle avec ses milliers de montagnes collines sorties de nulle part, comme par enchantement au milieu du golfe du Tonkin. Ses cavernes karstiques aux mille couleurs et grandeurs, son climat brouillardeux, son froid humide ; participent au mysticisme de l’endroit. Il ne manque que l’abordage d’un bateau de pirate pour se croire dans une fiction hollywoodienne. A droite la baie d’Ha-Long, A gauche l’île de Cat Ba dans la baie d’Ha-Long où son potentiel touristique est en pleine exploitation pour le meilleur et pour le … pire !

Arrivée au Viêt Nam entachée de corruption

Tuk-tuk inoccupé à l’instar des rues d’Hanoi désertées dû au Tet festival, nouvel an lunaire. C’est la fête la plus importante du Viêt Nam. Elle dure trois jours et beaucoup d’administrations ferment pour une semaine à dix jours On entend souvent que les pays du sud sont corrompus. Et nous avons même passé par le plus corrompu selon les Nations Unies, le Bangladesh. Il faut toutefois remarquer qu’en voyage la corruption n’est pas toujours visible pour le touriste de passage. Il semblerait en fait qu’elle sévisse de manière beaucoup plus flagrante dans la vie quotidienne de la population. On n’obtient rien si on ne lâche pas un bakchich (commission ou dessous de table).

Cependant, à trois reprises nous avons été soumis à cette malhonnête règle dont deux fois où nous n’avons pas pu y échapper.

La première fois, un employé de la douane népalaise a voulu nous demander une taxe de départ (existante dans certains pays, souvent lorsque l’on quitte le pays par avion) alors que rien ne le disait officiellement. Un voyageur tchèque, qui était au bureau de douane avec moi, a dit en rigolant à l’agent qu’il n’existait pas de taxe de sortie officielle et on s’est barré sans rien payer. Comme nous avions déjà récupéré nos passeports tamponnés, il ne pouvait plus rien faire pour nous obliger à payer.

La deuxième fois fut un démêlé avec la police à Vientiane. Arrêtés pour un soit disant sens interdit, j’ai pu me défaire du flic lorsque discrètement je lui ai filé l’équivalent de 1$. De toute façon on ne se comprenait pas (langue oblige), mais ça marche toujours de la même façon. Ca m’était déjà arrivé à Bali en 1997. D’abord, ils font les hommes de loi en te disant que tu as commis une faute grave et qu’il faut t’acquitter de l’amende correspondante (style je ne suis pas corrompu) puis après l’avoir bien écouté, tu montres les billets et tout s’arrange.

La troisième fois fut à l’ambassade du Viêt Nam à Vientiane (Laos). Là, l’employé de l’ambassade (qui a d’ailleurs travaillé trois ans en Suisse pour les autorités vietnamiennes) n’a voulu nous délivrer qu’un visa de deux semaines alors que le visa standard est d’un mois. Il a pris comme excuse le nouvel an lunaire qui commençait la semaine d’après. L’ambassade allait fermer 10 jours pour le Tet (nouvel an lunaire). Donc c’était ça ou pas de Viêt Nam ! De plus il a fait payer le prix fort (50$ par visa). Ok, mais où est la corruption ? J’ai demandé un reçu pour le paiement. Il a rempli le reçu qui avait un papier carbone. Le double étant pour le client. Il a inscrit le montant reçu que sur le double. Donc sur l’original, il a certainement inscrit le vrai montant du visa (peut-être 20$ ou 30$) et le reste il se l’est mis dans la poche. Nous avons rencontré un voyageur qui a payé 70$ pour le même visa !!!

Voilà comment on peut se retrouver avec 100$ de moins et que deux semaines pour voyager dans un pays. Ca commençait plutôt mal. Et ça a continué. Nous nous sommes pointé à la frontière terrestre entre le Laos et le Viêt Nam le premier jour du Tet. Passés la frontière sans encombre, nous nous sommes retrouvés dans un no man’s land où seul nous attendait un mini bus à tou-tous. Ce fut le début d’une longue arnaque touristique pour les modestes voyageurs que nous sommes. Prix quatre fois plus élevés dû au Tet. Arrivés sur la côte, nous avons pris un autre bus touristique pour Hanoi. A Hanoi, rebelote tout était fermé à cause du Tet et nous sommes tombés entre les mains d’une guest house peu scrupuleuse « Old Darling Café Hotel » (pâle copie du bon « Old Darling Café »). Au delà du fait que nous allions de toute façon continuer notre « route 66 » (voir news du 29 janvier 2005) à travers le Viêt Nam, le mensonge et l’intérêt à l’argent a gâché nos dix premiers jours au Viêt Nam. Dix jours sur quatorze, ça fait mal !

Pour que vous compreniez un peu mieux notre mésaventure, nous allons vous expliquer les deux principaux problèmes rencontrés. Le premier est le mensonge. Toutes les agences ou hôtels prétendent qu’ils sont les opérateurs et vous promettent des prestations dont ils ne contrôlent rien. En fait, ce ne sont que des intermédiaires. Et seul l’appât du gain les intéresse (encore plus qu’au Sri Lanka). Le second est une question de principe. Il n’y a pas de règle quand à la commission qu’ils perçoivent. Le prix de l’opérateur est fixe et leur commission représente ce qu’ils vont réussir à vous convaincre de payer. Ainsi nous nous sommes retrouvés dans un tour à la Baie d’Ha Long avec d’autres touristes qui avaient payé la même prestation 44$ alors que nous avions payé 25$. Le prix de l’opérateur étant 24$. Vous comprenez certainement mieux maintenant ce que l’on veut dire par « question de principe ». Nous trouvons normal de payer une commission à un intermédiaire mais elle devrait être identique et raisonnable. Dans ce cas, l’intermédiaire qui n’était autre que notre guest house, a tellement menti, qu’il s’est mordu la queue et n’a pu obtenir plus de notre part. Mais une fois que tu le sais, ça t’enlève une bonne partie de plaisir lors de ton tour. Tu ne la sens pas, c’est tout et surtout très triste ….

Le communisme du 21ème siècle, marxisme à la sauce capitaliste !

Photo volée (puisque interdite) d’une des bibliothèque de la maison de Kaysone Phomvihan. Elle montre le caractère éclectique des lectures de ce dernier Il est très dur pour un économiste de passer par le Laos, le Vietnam et le Cambodge sans observer avec intérêt ce qu’est devenu la grande idéologie du 20ème siècle, le communisme. Se dire que d’une manière ou d’une autre, le drapeau rouge frappé d’une faucille et d’un marteau a tué plus de 6 millions de personnes dans la région, refroidit. Connaître l’histoire du 20ème siècle de cette région montre à quel point le monde est inter-relié (une fois encore, voir news du 10 septembre 2004). L’histoire de chaque pays au siècle dernier est liée à l’ordre international. Aucune guerre n’a été possible sans le soutien d’un des deux blocs représentants les deux idéologies d’après guerre : le capitalisme et le communisme. Le premier soutenu par les Etats-Unis et l’Europe, le second soutenu par l’URSS et la Chine.

Nous nous sommes rendu compte à quel point le communisme est une gageure. Cette idéologie va à l’encontre de la nature humaine, aspirant à la perfection. Je m’explique. Nous sommes tous différents. Plus ou moins grands, plus ou moins forts, plus ou moins manuels, plus ou moins intellectuels. Ceci crée forcément des visions différentes entre les ambitions de chaque personne. Et pour avancer, il faut laisser à chacun le choix de son inspiration pour autant qu’elle soit respectueuse des droits de l’homme. Ainsi donc, la grande révolution agraire maoïste ou les grands préceptes léninistes se sont vite transformés en dictatures immondes, avilissant leur peuple au minimum vital alors que l’élite du parti, lui, bénéficiait du peu des revenus du pays. Le Laos, avec son leader Kaysone Phomvihan, est certainement un des seuls pays communistes où la tête du parti vivait dans une certaine simplicité. La visite de la maison de son leader en est l’exemple. Petite maison au milieu d’un campus militaire et policier, le luxe réside ici en une bibliothèque abondante en littérature communiste, capitaliste et économique, écrite en laotien, russe, vietnamien, français et anglais. Des livres de bien être (yoga, médecine naturelle,…) se trouvaient dans la bibliothèque de sa chambre à coucher. On peut voir encore dans la salle de réception des invités, sorte de véranda où il y a tout juste la place pour une grande table rectangulaire en bois et un tableau blanc, affiché les rendez-vous de la dernière journée de vie active (en 1992) de Kaysone Phomvihan. Au programme, visite de l’ambassadeur de Cuba et de l’Iran notamment.

Les leaders de la révolution rouge du Laos, Vietnam et Cambodge respectivement Kaysone Phomvihan, Ho Chi Minh et Pol Pot ont étudié le marxisme à Paris puis ont suivi leur éducation en URSS et Chine. Ils étaient tous très cultivés. J’aime dire que l’ignorance fait l’apanage des dictatures.

Vientiane, capitale vivable

Contrairement à la majorité des capitales du monde entier, Vientiane garde ce côté laotien de nonchalance et de quiétude. Entre monuments à la gloire du communisme, héritage de l’époque coloniale française et pagodes bouddhistes, il est très facile de s’y sentir à l’aise. Parc aux Bouddhas aux alentours de Vientiane.

Pha That Luang, monument et symbole du pays. Cette pagode représente à la fois le bouddhisme et à la fois la souveraineté du pays

Vang Vieng, collines sorties de nulle part regorgeant de cavernes à explorer

Vang Vieng, certainement le coin le plus touristique du pays. Ceux qui n’apprécient pas de voir des anglophones s’immerger dans des litres de bières, vautrés au milieu des coussins entourant les tables basses à regarder les dernières productions hollywoodiennes, feraient mieux de faire l’impasse sur ce village. Cependant, ce serai passer à coté de quelques petits bijoux. Nous pensons ici aux cavernes, présentant quelques particularités tout à fait surprenantes, pas encore exploitées par un tourisme de masse. Notamment des formes dessinées dans la pierre calcaire représentant, par exemple, un dinosaure en taille réelle. C’est impressionnant de découvrir ces sortes de fossiles géants faisant partie des parois de la caverne alors que tu as déjà marché un quart d’heure dans la grotte en te faufilant certaines fois entre les roches. Tu ressens un sentiment vraiment bizarre. Entre découverte et peur, en passant par de l’angoisse. Et tout ceci nous est encore gratifié par la nature. Arrivée du bus local à Vang Vieng. On peut voir les types de transport disponibles au Laos. Bus local, véhicule 4×4, et pick-up pour les courtes distances. Il faut remarquer, qu’à l’instar de la Birmanie, le Laos ne compte que peu de véhicules, ce qui est très agréable. Sur un trajet de 4 heures, tu vas croiser style 10 véhicules

Le Laos, 85% de terres inexplorées et inexploitées

Nous croyons que ce chiffre parle de lui-même. Ceci explique beaucoup de chose dans ce pays, y compris son sous-développement qui se traduit souvent par des conditions de vie difficiles pour ses habitants. Ceci principalement en ce qui concerne les maladies puisque peu d’infrastructures existent et les enfants ne sont souvent pas vaccinés contre des maladies aujourd’hui disparues en Europe. Station service le long de la route 13 reliant le nord au sud du pays, tristement célèbre pour ses embuscades mortelles par des opposants au gouvernement (deux suisses à vélo sont morts en 2002). D’ailleurs, nous avons été surpris de voir que dans le bus sur cette route, un des employés était armé d’une kalachnikov ! Il y a toujours le chauffeur et deux accompagnants dans les bus. Ces derniers perçoivent le montant du trajet et s’occupent des bagages et marchandises.

Au Laos, il n’est pas rare de voir des personnes civiles armés de kalachnikov ! Ca surprend un peu ! Je peux vous assurer que vous ne leur posez pas de question.

Kuang Si Falls, cascade d’eau sortie d’un conte de fée

Sur notre route, nous avons souvent vu des paysages en poster représentant des scènes idylliques telles que des chutes d’eau ou des montagnes avec des clairières superbes. Une phrase est souvent écrite décrivant les relations d’amitié ou d’amour. Ces posters sont là pour porter chance, donner du courage à l’homme.

Nous nous sommes toujours demandé s’ils existaient. Eh bien oui ! Les chutes d’eau et cascades de Kuang Si sont tout droit sorties de ces posters ou le contraire peut-être. Endroit idyllique, reposant, on s’y sent simplement bien. A conseiller vivement en cas de surmenage. Chutes d’eau de Kuang Si Falls dans la région de Luang Prabang

Luang Prabang, ancienne capitale royale du Laos, un havre de paix (suite)

Cette photo du coucher du soleil sur le Mékong depuis le temple de Phu Si, situé sur une colline au centre de Luang Prabang parle d’elle-même quant au lieu. Il est souvent dit que l’on y vient pour un jour et qu’on y reste en fin de compte une semaine. C’est vrai ! De l’espace, du goût, peu de circulation, une population paisible, que dire de plus, rien … il faut le vivre.

Luang Prabang, ancienne capitale royale du Laos, un havre de paix

Porteurs d’un visa de 14 jours pour le Laos (car nous avons obtenu le visa au moment du passage de la frontière), notre séjour allait se limiter à la « Route 66 » d’Asie du sud-est. Nous nous référons ici au chemin tout tracé que le 90% des voyageurs et touristes font dans cette zone. En effet le potentiel d’exploration est limité avec deux semaines dans un pays où le 80% des routes sont des pistes. Comme déjà mentionné dans notre news du 23 janvier 2005, notre capacité de communication en profondeur est réduite ici.

Ceci ne nous a pas empêché de voyager local et de partager quelques instants merveilleux en immersion avec sa population. Par exemple lorsque nous avons dû attendre une heure trente le changement de pneu du bus ou lors de ces voyages locaux au son du karaoké démentiel. Pagode du Palace Royal converti en 1975 en musée. Le roi Savang Vattana fut exilé par les communistes dans le nord du Laos (on en a plus jamais entendu parler depuis ?!?@!?)