Arrivée au Viêt Nam entachée de corruption

Tuk-tuk inoccupé à l’instar des rues d’Hanoi désertées dû au Tet festival, nouvel an lunaire. C’est la fête la plus importante du Viêt Nam. Elle dure trois jours et beaucoup d’administrations ferment pour une semaine à dix jours On entend souvent que les pays du sud sont corrompus. Et nous avons même passé par le plus corrompu selon les Nations Unies, le Bangladesh. Il faut toutefois remarquer qu’en voyage la corruption n’est pas toujours visible pour le touriste de passage. Il semblerait en fait qu’elle sévisse de manière beaucoup plus flagrante dans la vie quotidienne de la population. On n’obtient rien si on ne lâche pas un bakchich (commission ou dessous de table).

Cependant, à trois reprises nous avons été soumis à cette malhonnête règle dont deux fois où nous n’avons pas pu y échapper.

La première fois, un employé de la douane népalaise a voulu nous demander une taxe de départ (existante dans certains pays, souvent lorsque l’on quitte le pays par avion) alors que rien ne le disait officiellement. Un voyageur tchèque, qui était au bureau de douane avec moi, a dit en rigolant à l’agent qu’il n’existait pas de taxe de sortie officielle et on s’est barré sans rien payer. Comme nous avions déjà récupéré nos passeports tamponnés, il ne pouvait plus rien faire pour nous obliger à payer.

La deuxième fois fut un démêlé avec la police à Vientiane. Arrêtés pour un soit disant sens interdit, j’ai pu me défaire du flic lorsque discrètement je lui ai filé l’équivalent de 1$. De toute façon on ne se comprenait pas (langue oblige), mais ça marche toujours de la même façon. Ca m’était déjà arrivé à Bali en 1997. D’abord, ils font les hommes de loi en te disant que tu as commis une faute grave et qu’il faut t’acquitter de l’amende correspondante (style je ne suis pas corrompu) puis après l’avoir bien écouté, tu montres les billets et tout s’arrange.

La troisième fois fut à l’ambassade du Viêt Nam à Vientiane (Laos). Là, l’employé de l’ambassade (qui a d’ailleurs travaillé trois ans en Suisse pour les autorités vietnamiennes) n’a voulu nous délivrer qu’un visa de deux semaines alors que le visa standard est d’un mois. Il a pris comme excuse le nouvel an lunaire qui commençait la semaine d’après. L’ambassade allait fermer 10 jours pour le Tet (nouvel an lunaire). Donc c’était ça ou pas de Viêt Nam ! De plus il a fait payer le prix fort (50$ par visa). Ok, mais où est la corruption ? J’ai demandé un reçu pour le paiement. Il a rempli le reçu qui avait un papier carbone. Le double étant pour le client. Il a inscrit le montant reçu que sur le double. Donc sur l’original, il a certainement inscrit le vrai montant du visa (peut-être 20$ ou 30$) et le reste il se l’est mis dans la poche. Nous avons rencontré un voyageur qui a payé 70$ pour le même visa !!!

Voilà comment on peut se retrouver avec 100$ de moins et que deux semaines pour voyager dans un pays. Ca commençait plutôt mal. Et ça a continué. Nous nous sommes pointé à la frontière terrestre entre le Laos et le Viêt Nam le premier jour du Tet. Passés la frontière sans encombre, nous nous sommes retrouvés dans un no man’s land où seul nous attendait un mini bus à tou-tous. Ce fut le début d’une longue arnaque touristique pour les modestes voyageurs que nous sommes. Prix quatre fois plus élevés dû au Tet. Arrivés sur la côte, nous avons pris un autre bus touristique pour Hanoi. A Hanoi, rebelote tout était fermé à cause du Tet et nous sommes tombés entre les mains d’une guest house peu scrupuleuse « Old Darling Café Hotel » (pâle copie du bon « Old Darling Café »). Au delà du fait que nous allions de toute façon continuer notre « route 66 » (voir news du 29 janvier 2005) à travers le Viêt Nam, le mensonge et l’intérêt à l’argent a gâché nos dix premiers jours au Viêt Nam. Dix jours sur quatorze, ça fait mal !

Pour que vous compreniez un peu mieux notre mésaventure, nous allons vous expliquer les deux principaux problèmes rencontrés. Le premier est le mensonge. Toutes les agences ou hôtels prétendent qu’ils sont les opérateurs et vous promettent des prestations dont ils ne contrôlent rien. En fait, ce ne sont que des intermédiaires. Et seul l’appât du gain les intéresse (encore plus qu’au Sri Lanka). Le second est une question de principe. Il n’y a pas de règle quand à la commission qu’ils perçoivent. Le prix de l’opérateur est fixe et leur commission représente ce qu’ils vont réussir à vous convaincre de payer. Ainsi nous nous sommes retrouvés dans un tour à la Baie d’Ha Long avec d’autres touristes qui avaient payé la même prestation 44$ alors que nous avions payé 25$. Le prix de l’opérateur étant 24$. Vous comprenez certainement mieux maintenant ce que l’on veut dire par « question de principe ». Nous trouvons normal de payer une commission à un intermédiaire mais elle devrait être identique et raisonnable. Dans ce cas, l’intermédiaire qui n’était autre que notre guest house, a tellement menti, qu’il s’est mordu la queue et n’a pu obtenir plus de notre part. Mais une fois que tu le sais, ça t’enlève une bonne partie de plaisir lors de ton tour. Tu ne la sens pas, c’est tout et surtout très triste ….