Archives de catégorie : Amérique du sud

La ferveur maladive du football argentin

Définir quels sont les supporters les plus férus du Mexique au détroit de Magellan est ardu. Cependant, en Argentine, cette ferveur est bouillonnante. Lors de match, les agglomérations deviennent des villes fantômes. Et ceci presque sans exception. Le football est un culte sacré auxquels seulement peu échappent. Vous ne pouvez pas être en Argentine et ne pas le sentir ! Enseigne annonçant la diffusion du match du jour devant un restaurant

Rosario, berceau du drapeau de la patrie et de Che Guevara

Sur les traces du Che nous sommes partis à la découverte de l’endroit qui l’a vu naître, à savoir une belle maison du début du siècle. Nous avons également été nous imprégner des vibrations de la place qui lui a été dédiée.

Puis, nous nous sommes dirigés vers le monument au drapeau. C’est une grande tour culminant à 70 mètres d’où la vue sur la ville et le fleuve Parana, est stupéfiante. Les balcons du sommet de la tour sont entourés de barreaux métalliques. En effet, suite à la défaite dans la Guerre des Malouines entre le Royaume Unis et l’Argentine, plusieurs soldats désorientés se sont suicidés en se projetant dans le vide. Monument au drapeau

Place en l’honneur à Che Guevara, né à quelques rues de cette dernière

Rendez-vous à Rosario avec le meilleur de l’Argentine, ses gens!

Luciano, notre hôte à Rosario

Les membres de HC avec lesquels nous avons passé notre seconde soirée. A gauche de bas en haut: Kike, Lorena, Sylvain

A droite de bas en haut: Luciano, Luis et Monica A Rosario nous avons découvert l’hospitalité argentine. En effet, à Buenos Aires nous avions préféré l’option de l’hôtel afin de pouvoir profiter pleinement de la venue de Pierre-Alain.

Ici, nous avons rencontré, lors d’une soirée, successivement puis tous ensemble, Luis, ingénieur en génie civil, Luciano, ingénieur de l’environnement, Lorena, étudiante en marketing et Juan José, artiste. Luis est un véritable « moteur »: Dynamique, rassembleur, jovial. Ce citoyen du monde (comme il aime se décrire) aura permis cette rencontre enrichissante et salvatrice. Salvatrice, oui ! Bien que nous ayons passé des moments particulièrement chargés en émotions et extraordinaires à Buenos Aires, nous n’avions pas encore réellement pu réprouver la fameuse mauvaise réputation que les argentins ont à l’étranger, respectivement en Amérique latine.

Voilà que c’est fait !!! Les différentes expériences vécues en Argentine nous ont révélé des personnes ouvertes, éduquées et chaleureuses. Cependant, nous croyons avoir décelé la source de cette réputation. En effet, sur le bateau qui nous menait à Colonia (Uruguay) depuis Buenos Aires, nous avons constaté que certains touristes argentins d’un certain âge se comportaient de manière hautaine et abusive (même envers nous de manière indirecte). Il s’agirait du Porteño (habitant de Buenos Aires) qui, pour parler vulgaire, « pète plus haut que son cul ». Et c’est justement ce genre d’individus qui ruinent la réputation d’un peuple. Nous vous rassurons, ils ne sont pas représentatifs, alors au diable les préjugés et venez en masse visiter ce pays merveilleux !

Et de fameuse, les Argentins ne possèdent pas que leur réputation… leur accent également, nous l’adorons ! Des lieux que nous avons visité, nous pouvons sans l’ombre d’un doute dire que celui de Rosario est le plus beau. A la fois chantant, roulant et plein d’interjections (par exemple « che »), l’accent argentin de Rosario agrémente les vibrations sonores que perçoivent nos tympans.

Revenons à Rosario et à notre première rencontre avec nos hôtes. Autant vous dire qu’il faut vite oublier la fatigue successive du bateau puis du bus. Parce qu’ici en Argentine, que ce soit dimanche ou pas, tu sors manger vers 22h00, puis tu vas en boîte à 1h00 du mat’. Ce que nous avons fait. Et ceci même si tu travailles le lendemain à 9h00. Bref, ce sont des couche-tard et cela ne nous a pas déplu. Ca faisait longtemps que nous n’allions pas danser !

Suite à la chute du peso, les prix ici sont dérisoires. Imaginez un peu … un rhum coke dans une boîte de nuit … 1,70 CHF. De plus, ici on ne sent pas cette agressivité régnante qu’il y a aujourd’hui en Europe dans les lieux de nuit. Une sécurité légère, des gens qui sont là pour se divertir et une ambiance comme on l’avait en Suisse à la fin des année huitante, début nonante.

Le jour suivant, Luciano, qui nous logeait aimablement, nous a fait visiter les points d’intérêts de Rosario. La place « Che Guevara » (Guevara est né a Rosario), le monument à la bandera et les bords du fleuve Paraná. Nous avons passablement échangé nos avis sur autant de sujets comme l’économie, la politique, la culture, les gens ou encore la musique. Ce jeune Rosarino de 23 ans est plein d’entrain et de projets futurs. En effet, alors qu’il termine ses études en ingénierie ambiante, il est déjà entrepreneur. Il fait partie de ces gens qui, suite à la chute du peso, tente de recréer une économie industrielle argentine en se basant sur les coûts bas de production.

Le soir, nous avons remis cela avec tout le groupe. Kike s’est également joint à nous alors que Juan Jose n’a pu se libérer.

Colonia la pittoresque

Colonia del Sacrameto de son nom complet, est une petite ville coloniale au charme tout particulier, se trouvant au bord du Rio de la Plata. Ruelles centenaires, bâtiments coloniaux typiques à l’architecture hispanique et portugaise (les portugais sont arrivés jusque là !), le charme de cette ville est renforcé par les locaux et touristes argentins qui se promènent à l’heure du coucher du soleil avec leur thermo et leur maté (le maté est un mélange d’herbes qui se boit dans une tasse typique en métal ou céramique, incluant une petite paille métallique intégrée à la tasse). La typique rue à l’architecture portugaise coloniale nommée « Calle de los Suspiros » (la rue des soupires)

Montevideo l’architecturale, petit jardin historique aux styles des siècles passés

Montevideo l’architecturale, petit jardin historique des styles des siècles passés. Du baroque au néoclassique, en passant par l’art nouveau ou un doux mélange des styles précédents, le centre-ville est un patchwork de bâtiments aérés.

Peut-on rêver mieux que de visiter une capitale haute en architecture en compagnie d’un architecte ? Nous ne croyons pas. En effet, nous avons déambulé dans Montevideo avec Gerardo, un architecte du cru que nous avions rencontré à Tulum, au Mexique. Merci à lui pour sa gentillesse.

Montevideo est également la ville qui a vu le premier Mondial de football en 1930. Le stade, qui renferme un musée et un mirador surplombant toute la ville, est un véritable gardien de l’histoire du foot. Le temps d’une visite, en passant sur la pelouse du terrain avant d’avoir traversé le long tunnel qui y amène, nous pouvions ressentir le sentiment qu’un joueur éprouve alors qu’il arrive dans l’arène. L’espace de quelques instants, tu te sens submergé par les cris des supporters et une sorte d’énergie miraculeuse t’envahi et te fais courir largement au-delà de tes forces physiques et mentales. Oui, dans un songe éphémère, tu auras vécu la magie du football ! Récupérateur de cartons et papiers à Montevideo

Stade du Centenaire où a eu lieu le premier Mondial

Palacio Salvio, qui avec ses 26 étages était à l’époque de sa construction, le plus haut édifice d’Amérique du sud

Leçon de vie à Montevideo: rencontre avec Antonio

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De Buenos Aires, nous nous sommes rendus en bateau en Uruguay. Pour ce faire nous avons traversé le Rio de la Plata, estuaire large de plus de 200 kilomètres en son point le plus large, pour rejoindre Colonia del Sacramento puis Montevideo en bus.

A l’instar du Paraguay et de l’Argentine les paysages sont des champs et des pâturages à perte de vue avec des vaches et encore des vaches.

A Montevideo nous avons été reçus par Antonio. Là, nous avons encore reçu une leçon de vie. Antonio a tout pour bien faire: une carrière professionnelle réussie, un appartement cossu, une famille unie et des amis qui l’entourent. Malgré cela, Antonio aime partager son expérience et sa réussite avec les autres en toute modestie. Altruiste, Antonio est convaincu que le partage avec l’autre a tout à lui apporter. Miser sur l’autre, sur les relations humaines, tellement faciles par essence mais tellement difficiles dans la réalité.

La viande argentine, plus qu’une légende, une réalité bien goûteuse

Chaque soir, Pierre-Alain nous a invité (encore merci !) à déguster l’exquise viande argentine et nous nous en sommes donnés à cœur joie.

Filets sur filets, nous avons délecté et régalé notre palais de cette substance qui fondait quasiment sur notre langue. Tendre et saignante, sans aucun nerf, le filet argentin se coupe avec une pression légère du couteau. Même pas besoin qu’il soit aiguisé. Nous arrêtons là, c’est presque du supplice ! Vins argentins

Le serveur du restaurant « La Estancia » nous présentant les différents morceaux de bœuf. Celui à l’extrême droite est un T-bone d’un kilo! Nous avons préféré la tendresse des 300 grammes de filet. Un pure délice, succulent!!!

Carlos Gardel, icône vivante du tango à Buenos Aires

Que se soit à San Telmo lors du marché du dimanche ou dans le quartier de La Boca, les danseurs de tango nous ont séduit à leur simple vue. Charnel, langoureux, la mesure 2/4 ne laisse personne insensible. Représenté en tout lieux par l’illustre Carlos Gardel, le tango est Buenos Aires ou Buenos Aires est le Tango ! Une véritable adoration à Carlos Gardel est faite à Buenos Aires. Mimes, statues vivantes, imitateurs, tous se retrouvent à Buenos Aires. Ici un imitateur.

Une des nombreuses reliques se trouvant sur sa tombe

Buenos Aires la charnelle, entre tango et culture européenne

A Buenos Aires, nous avons passé quatre jours de folie en compagnie de Pierre-Alain, un ancien collègue de travail de Sylvain. Lui, redécouvrant Buenos Aires après 32 ans, et nous, nous croyant l’espace d’un instant de retour en Europe.

Oui, les « on dit » ne sont pas que des bêtises. L’argentin est vraiment très Européen à tendance transalpine.

Buenos Aires est stupéfiante, enchanteresse avec son tango et sa culture aux milles visages, tout cela sans parler de la fameuse viande argentine. Après avoir ingurgité plus d’un kilo de filet de beauf en quatre jours, nous pouvons vous garantir que ce n’est pas une légende, leur viande est juste délicieuse et succulente.

L’espace d’un dimanche, nous nous sommes promenés dans le quartier de San Telmo où les antiquaires font le marché avec les artistes de rue, les photographes et autres artisans. Ce jour-la, se déroulait un concours de déguisements à thème parmi les exposants. Cela donnait un ton encore plus délirant et chaleureux à ces moments d’euphorie des sens. Nous avons également été voir des danseurs de tango langoureux dans le quartier de « La Boca ».

Le jour précédent, nous avions visité les cimetières, à la recherche de quelques tombes célèbres (Gardel, Evita). Petites villes, les caveaux, sépulcres et autres tombes s’organisent en rues et quartiers. Certains contiennent plus de 30 corps d’une même famille, le sépulcre faisant plusieurs mètres de hauteur et profondeur. Au cimetière, nous avons demandé où se trouvait la tombe d’Evita à un employé qui arrosait le gazon. Il a alors laissé son tuyau sur le gazon, l’eau toujours ouverte et nous a guidé de manière alanguie à travers le cimetière nous faisant l’histoire de chacune des familles résidentes. Son sens de l’humour était à la hauteur de sa sympathie. Il nous a enseigné que nous pouvons rire de tout, même des morts « fresco » ou « seco » ! (Frais ou sec). A la fin, nous terminerons tous de la même manière !

Nous nous souviendrons également des taxis jaune et noir avec ses chauffeurs à l’esprit critique, toujours la langue bien pendue pour commenter les sujets d’actualité les plus sensibles. Les même taxis qui slalom à travers la pollution étouffante de la ville. Danseurs de tango dans le quartier de la Boca, photo prise par Pierre-Alain

Danseurs de tango à San Telmo, photo prise par Pierre-Alain

Danseurs de tango à San Telmo

Bar à tango dans le quartier de « La Boca »

Passage éclair au Paraguay

Au Paraguay nous auront tout juste eu le temps de goûter à leur maté (thé aux herbes), à leur chipa (pâtisserie à l’anis) et leur viande.

Nous avons également expérimenté la ville la plus sombre d’Amérique latine, Ciudad del Este. Ici, il semblerait que se rencontrent le grand banditisme, la contrebande et la corruption absolue. Imaginez un peu. Un pont, une frontière et une rue qui monte sur cinq cent mètres remplie des deux côtés de magasins et marchants ambulants. Ils vendent tout ce que vous avez toujours rêvé d’acheter (produits électroniques, montres de luxe, parfums, DVD, CD,…) à des prix défiant toute concurrence.

Pour vous donner un ordre d’idée, les DVD coûtent le même prix qu’au Vietnam (1$). La tête me donnait des tours à voir une telle débauche de produits dans tous les sens. J’ai essayé tant bien que mal de trouver une réponse sensée à ce maelström. Mais bon, ici la règle des dix* n’a pas fonctionné, une fois n’est pas coutume! J’ai un peu près tout entendu, de l’absurde au grotesque. C’est comme les guerres, nous ne saurons jamais la vérité. Certaines fois il vaut mieux! La seule certitude est que le marché est tenu par des chinois, des arabes et des hindous.

Apres l’obscure Ciudad del Este, nous avons traversé la campagne (champs et bétail à perte de vue) du Paraguay durant six heures, pour rejoindre l’Argentine.

Le Paraguay a toutes les caractéristiques d’un pays pauvre. Nous reviendrons plus tard sur ces aspects dans une news dédiée à cela.

* la règle des 10 consiste à demander à dix personnes avant d’adopter une réponse à la question posée. Vendeur de Chipa (pâtisserie à l’anis)

« La » rue de Ciudad del Este