Archives de catégorie : Nicaragua

Le volcan gronde et la terre tremble sur l’île d’Omepete

Toujours à la recherche de la vision furtive du magma d’un volcan, nous nous sommes rendus sur l’île d’Ometepe sur le lac du Nicaragua. Cette île abrite deux volcans dont un est actif, le volcan « Concepción ». Nous ne le savions pas mais il était entre en éruption seulement quelques jours avant notre arrivée.

A notre débarquement du bateau, l’endroit nous a paru spécialement désertique. Nous nous sommes rendus dans une agence de guides pour nous renseigner. C’est alors que le guide présent nous a dit que l’ascension était impossible due à des pluies d’acides ainsi qu’à des gaz asphyxiants. Ceci, bien sûr était lié à l’éruption qui s’était déroulée quelques jours auparavant. Mais le plus surprenant nous attendait encore. Une fois avoir pris une chambre dans une des auberges du village de Moyagalpa, nous avons regardé les informations à la télévision. Et la stupeur, nous apprenons que le jour d’avant s’était produit un tremblement de terre de 5.6 sur l’échelle de Richter. L’amplitude fut la même du séisme de 1972 qui avait alors détruit le centre de Managua. Heureusement, l’épicentre était localisé dans le lac et aucune victime ni dégât majeur ne furent à déplorer. Le même jour et le jour suivant, nous avons vécu une dizaine de répliques de 4 à 4.5 sur l’échelle de Richter. Nous ne les avons pas vraiment senties. Inutile de vous dire, nous avons laissé tomber l’ascension du volcan et sommes repartis après deux jours.

Notre chance ne s’est pas arrêtée là. La chaleur intense de la région alliée aux ventilateurs de la chambre et à la climatisation du café Internet par satellite ont eu raison de la santé fatiguée de Sylvain. Il a en effet attrapé une crève propre en ordre. C’est dans cet état que nous avons repris la route pour le Costa Rica où nous attendaient Monica et Ivan, deux costaricain rencontrés sur l’île d’Utila au Honduras. Local endormi sur un lac plutôt agité

Vue sur le volcan actif de Concepción sur l’île d’Ometepe

Granada, entre architecture coloniale touristique et pauvreté

Nous aurons passé vite finalement à Managua, la capitale. S’il y a bien une constante depuis le Guatemala, c’est la une des journaux populaires. En effet, tous les jours plusieurs meurtres sont commis et largement couverts par les medias populaires. La plupart se déroulent dans les capitales. Cependant, le plus souvent, ce sont des règlements de comptes ou des faits divers. Cela ne devrait pas dissuader un voyageur indépendant de se rendre dans un endroit. En prenant les dispositions nécessaires, aucun endroit ne doit vraiment être évité. Ce n’est donc pas pour cette raison que nous n’aurons fait que passer à Managua. Simplement que nous n’avions pas prévu d’y séjourner.

Nous nous sommes donc rendus à Granada. Ville coloniale et important centre économique du pays, il nous semblait intéressant de nous y arrêter quelques jours. L’architecture du centre ville est assurément intéressante et variée mais elle se partage la vedette avec une extrême pauvreté et détresse de sa population. En gros, il y a ceux qui vivent et s’en tirent plutôt bien grâce au tourisme et les autres.

Alors que nous ne l’aurions pas imagine, Granada nous a permis de rencontrer Thomas, un Suisse qui traverse l’Amérique latine avec son vélo depuis décembre 2003. Nous avons particulièrement apprécié de pouvoir échanger nos expériences sur nos périples respectifs. Lui venant du sud et nous du nord. C’est l’un des bons côtés des auberges à « backpackers » ou ghetto à routards en manque du pays voyageant avec le Lonely Planet! La croix remplace les règles des bus scolaires US

Bâtiment colonial de Granada

Colectivo de Granada

Habitants de Granada assis autour de la place centrale

Choc au Nicaragua

Cinéma défunt à Ocotal. Les vrais Rambos (à l’époque le cow-boy Ronald Reagan) ont eux, réussi à mettre à genoux le pays avec leur guerre appelée « Contra » visant à lutter contre le socialisme (l’éducation pour tous, la santé,…) au Nicaragua. Les fils de p?@!# Nous avons passé une nuit à Tegucigalpa, capitale du Honduras, avant de prendre la route pour le Nicaragua. Comme nous prenons toujours les bus locaux d’une ville à l’autre, nous ne savons jamais vraiment jusqu’où nous allons arriver. Au Nicaragua nous sommes arrivés à Ocotal. C’est une petite ville sandiniste du nord ouest du pays. Elle présente la particularité de ne pas avoir de petits villages alentours. Tout est regroupé autour de la ville. Le Honduras n’est pas ce que l’on peut qualifier de développé. Mais nous pouvons vous assurer que la différence entre les deux pays est très marquée et choquante. Le Nicaragua étant vraiment pauvre.

Beaucoup d’images de la vie quotidienne nous ont rappelé l’Inde. En se promenant dans le centre, nous avons été attirés par la grande demeure coloniale du centre culturel. Là, nous y avons rencontré son directeur, un espagnol qui a immigré ici en 1980. Certainement avec l’espoir que la révolution sandiniste serait plus humaine. En échangeant quelques mots, nous avons vite compris que la pauvreté à un nom: corruption. De plus nous pouvons rajouter colonialisme, manque de valeurs morales des hommes et toujours, dans cette Amérique latine plurielle, les Etats-Unis qui dictent leur vision du monde. Les dégâts sont irréversibles et c’est pourquoi le Nicaragua est le deuxième pays le plus pauvre de l’hémisphère nord. Vous aurez compris que les sandinistes sont à tendance socialistes. Le directeur du centre culturel nous a confié qu’ils allaient lancer une campagne d’alphabétisation avec l’aide du gouvernement … Cubain. Cuba aide passablement les pays d’Amérique latine soit en envoyant des médecins ou en envoyant un support logistique aux campagnes d’alphabétisation par exemple. Nous devons reconnaître que c’est au moins concret !

Une fois n’est pas coutume, la pauvreté ne rime pas avec gentillesse de la population. Nous n’avons pas vraiment, durant notre séjour au Nicaragua, senti la chaleur et l’ardeur latine des gens. Au contraire, plutôt froids et désintéressés. De plus, l’ignorance et le caractère ignare de beaucoup de personnes rencontrées sont tout simplement stupéfiants. Ca nous a vraiment fait mal. Alors le Nicaragua en deux adjectifs: inique et arbitraire.

* Vient de: Sandino, Augusto César (1893-1934), homme politique révolutionnaire nicaraguayen, connu pour sa résistance acharnée contre l’occupation américaine du Nicaragua. Il fut assassiné en 1934. S’en suivi une dictature de 45 ans. Son nom fut utilisé par le Front sandiniste de libération nationale, qui évinça le clan des Somoza en 1979. Dès lors, les Américains ont livré une guerre acharnée contre ce pays afin de lutter contre le socialisme. N’oubliez pas que les Etats-Unis ont instauré puis soutenu toutes les dictatures d’Amérique latine et certainement de partout ailleurs. Nous vous laissons seul juge!!!