Jour de la catastrophe +3 : Phuket

Avertissement

Ce qui est transcrit ci-dessous est notre vécu subjectif. Profondément touchés par cette catastrophe, nous exprimons notre compassion à tous ceux qui l’ont vécu de près ou de loin. Les faits vont bien au-delà des écrits. Nous nous excusons d’avance pour ceux qui seraient choqués d’une interprétation fausse de ce qui est écrit ci-dessous ou des photos publiées qui ont toutes été prises par nous. Nous pansons toujours nos plaies. Nous nous sommes levés de bonne heure et après le petit déjeuner, nous avons loué un scooter pour visiter les différents hôpitaux. Nous nous sommes tout d’abord rendu au plus grand hôpital de l’île, le Vachira Phuket Hospital. Là-bas aussi ça grouillait de monde. Des volontaires thaïs vous accueillaient pour vous aider. Nous avons expliqué ce que nous venions faire : visiter les blessés occidentaux (car nous ne parlons pas le thaï) et leur apporter réconfort au besoin. Alors ils nous ont demandé de nous inscrire et de leur montrer nos passeports. Des cas de faux volontaires voleurs ont sévi dans les hôpitaux. Quelle tristesse ! . Nous nous sommes vites rendu compte que nous n’étions pas les seuls volontaires occidentaux. D’autre part une grande partie des blessés avaient déjà été rapatriés. Ceux que nous avons rencontrés attendaient pour la plus part de partir le jour même ou le lendemain. A notre retour dans le hall de l’hôpital, des gens recherchaient sur les listes Excel des noms de personnes disparues. Ils ne savaient pas vraiment utiliser ce programme alors nous nous sommes assis sur deux postes avec Monica et avons assisté ces personnes. Dans les environs du hall et du rez-de-chaussée régnait le même type d’ambiance qu’au centre de secours : vivres à volonté, Internet et téléphone gratuits, des gens dans tous les sens, des bénévoles (comme nous avec un badge en papier agrafé au t-shirt avec toutes les langues parlées), qui ne savaient que faire car pas dirigés, panneaux d’affichage remplis d’avis de disparition (cf. photo).

Ensuite nous sommes allés au Bangkok Phuket Hospital. Là-bas, même scénario. Nous sommes repartis plus tard sur le centre de secours. Et là, s’en était trop. Tout s’était amplifié. Il n’y avait quasiment plus de rescapés et les familles des disparus étaient arrivées en masse ainsi que les télévisions du monde entier. Ce spectacle laissait libre court à des scènes insoutenables pour nous qui avions vécu cette tragédie. Comme par exemple ce japonais en sanglots avec l’avis de recherche de sa femme et une quinzaine de camera braqués sur lui. Et ceci pour le plaisir des millions d’yeux qui se nourrissent de ce malheur à travers le monde gentiment assis derrière son poste de télévision. C’est vrai que ce qui n’est pas commun, fascine ! Avec le recul, je me demande si ces moments (la gestion de l’après catastrophe par les hommes) n’ont pas été plus difficile que le tsunami en lui-même.

Se sentant complètement inutiles au milieu de ce maelström et surtout complément abattus, désemparés et perdus, nous avons décidé de remonter sur Bangkok où nous l’espérions, allions trouver un meilleur encadrement.