Changeriez-vous un bus pourri pour un neuf ? Jamais !

Un bus comme nous les aimons… flexible! L’envie me prend de faire une comparaison amusante sur les transports publics. C’est un exemple de développement qui retranscrit assez bien l’évolution que prend une société à caractère capitaliste*. Il montre comment le développement fait perdre la flexibilité et la chaleur humaine.

Partons du point de départ suivant: un pays dit en voie de développement, relativement en retard comme le Bangladesh ou la Bolivie. Tout d’abord. Les véhicules sont le plus souvent des bus ayant déjà eu une ou deux vies dans d’autres pays auparavant. Ils ont donc le kilométrage élevé et souvent émettent des gaz asphyxiants. Ensuite ils circulent la plupart du temps sur tous les tronçons routiers existants, desservant ainsi jusqu’au plus reculé des endroits. Ils ont un horaire de départ mais pas d’horaire d’arrivée. Ils s’arrêtent lorsque quelqu’un lève le bras au bord de la route. Ils n’ont donc pas d’arrêt de bus prédéfinis. Il y a encore une personne dans le bus qui collecte le montant du trajet. Certaines fois, il y a encore une troisième personne qui sert de « co-pilote » et monte les marchandises sur le toit ou à l’arrière du bus. Ces gens sont toujours là pour te rendre service et t’indiquer où descendre. Ces bus, qui parcourent une longue distance ou seulement un itinéraire urbain (colectivo, combi), sont la plupart du temps pleins voir bondés. Nous pourrions appeler cela les « bus flexibles ». De plus, leur prix est souvent très bon marché pour le nombre de kilomètres parcourus. Des vendeurs ambulants y montent pour vendre nourriture et boissons. La nourriture est très souvent des mets locaux préparés le matin même. Tu trouves de tout. Ces mêmes vendeurs se retrouvent également dans les gares routières. Enfin, le chauffeur ou les co-pilotes t’indiqueront toujours où descendre ou quelle connexion prendre. Dans ces bus, pas de télé ou de toilette mais toujours de la musique.

Faisons à présent la comparaison avec un pays développé. Nous pouvons prendre l’exemple des transports publics en Suisse. Les VMCV (Région Vevey-Montreux-Villeveuve) par exemple. Les arrêts sont prédéterminés, pas de possibilité de monter à un autre endroit, le ticket est vendu par une machine à l’arrêt ou dans le bus, si l’on a pas la monnaie, on ne monte pas dans le bus. On ne peut généralement plus parler au chauffeur, il n’est là que pour conduire. Les gens ne se parlent plus entre eux. Et les prix sont prohibitifs. Heureusement il te reste tes jambes pour te déplacer. Fini les vendeurs ambulants qui montent au gré des arrêts improvisés pour te vendre de la nourriture locale à bon prix. Fini aussi les échoppes locales dans les stations de bus. Tu es confiné à devoir te contenter des M&M et autres chips Pringles accompagnés de Coca-Cola. Cet exemple est également valable pour les bus dans le nord du Mexique où l’on ne trouve quasiment plus que des 1ere classe sur les longues distances hors de prix, qui voyagent certaines fois avec seulement six passagers dans des bus de luxe à capacité de quarante personnes. C’est navrant mais la réalité du monde moderne. Seul point positif, ils polluent moins.

*Attention, le capitalisme n’est pas mauvais. C’est en fait la seule manière viable de vivre en harmonie aujourd’hui. Il faut simplement y appliquer des garde-fous « Humains».