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Les tribus du nord, autant éclectiques que stupéfiantes

Nous avons visité plusieurs villages où des Karens, des Hmongs, des Shans et des Lahus vivent. Nous avons dégusté du thé chinois chez les Rak Thaï (des réfugiés chinois) et bu du café local chez les Roam Thaï. Il faut toutefois remarquer que la communication est difficile. Même en restant quelques heures en compagnie de gens de tribus, cela ne suffit pas pour pouvoir appréhender leurs sentiments.

Nous ne pouvons malheureusement pas connaître toutes les langues et dialectes du monde. Dans cette région de la Thaïlande, les gens ne parlent pas le thaï mais leur propre dialecte. Le cœur souvent remplace les paroles. Nous nous réjouissons d’arriver en Amérique latine où nous pourrons mieux communiquer avec les populations locales. Fillettes Shan émerveillées de pouvoir se voir sur le petit écran LCD de notre appareil numérique

Le temple Doi Suthep, tout en hauteur

Les temples sont souvent situés en hauteur. A l’image de tous les sites religieux, les meilleurs emplacements leur sont réservés et traversent ainsi les siècles. Ce lieu est particulièrement attractif puisque perché à quelque 1685 m. d’altitude, surplombant magnifiquement Chiang Mai. Comme tous les temples importants, l’histoire raconte que des restes du Bouddha s’y trouvent. Ce qui en fait un des endroits les plus sacrés du nord de la Thaïlande.

Au delà de la visite culturelle (en terme de temple bouddhiste, nous commençons à nous y connaître), nous avons laissé notre curiosité nous faire assister à une introduction à la méditation bouddhique Vipassana au monastère adjacent le temple. Nous sommes toujours émerveillés par le côté philosophique du bouddhisme à travers notamment la méditation. A chaque fois, nous rencontrons des personnages remplis d’amour dont la seule perspective, en nous accueillant, est de continuer à être heureux.

Retour en Thaïlande par voie terrestre

A la surprise générale nous sommes revenus en Thaïlande par voie terrestre en passant la frontière Myanmar – Thaïlande à Tachilek (voir news du 16.01.2005). A Chiang Mai, nous avons profité d’une semaine paisible dans la troisième ville de Thaïlande. Elle n’a cependant rien à voir avec Bangkok. On dira qu’elle est plus tranquille ! A Chiang Mai, les guest house proposent tout et rien à leurs hôtes, du trek dans les tribus du nord au saut à l’élastique en passant par des cours de cuisine Thaï. Voilà un pays qui a le sens du … tourisme. A l’excès peut-être, mais les Thaï, par leur sourire et leur gentillesse, le rendent moins insupportable qu’ailleurs. Nous avons finalement opté pour la solution habituelle, nous irons visiter les tribus par nos propres moyens, le saut a l’élastique … nous l’avons déjà fait et nous n’aurons guère l’occasion de mettre en pratique nos talents culinaires avant un moment, donc nous avons laissé de côté la cuisine, au demeurant délicieuse.

Nous avons tout de même assisté à un spectacle de danse traditionnelle et tribale Thaï. Tout en douceur, comme à leur habitude, alliant grâce et rites ancestraux. Marcher autour de ce qui reste des remparts de la ville et le marché de nuit a également occupé notre magnifique présent.

L’image sacrée du Bouddha

En dehors des paysages et des activités sportives, les principaux sites historiques à visiter en Asie du sud-est sont liés à l’histoire du bouddhisme à travers les siècles. Que ce soit en visitant des ruines, des temples, des palais ou des musées, il y aura toujours des images ou des statues de Buddha. En haut : Bouddha au sommet de la colline de Mandalay. Bouddha sur le site de Bagan

En Bas : Bouddha dans le temple d’Ananda Phaya de Bagan. L’image de ‘Maha Muni’ au temple Mahamuni Pagoda de Mandalay. Les fidèles le recouvrent d’offrande sous forme de feuille d’or. L’épaisseur sur le corps atteint plusieurs dizaines de centimètres.

Lac Inle – le lac des artisans (suite)

Maison traditionnelle et pêcheur ramant avec la jambe à la façon birmane Après trois jours nous devions prendre l’avion de Heho (aéroport proche du lac Inle) pour Tachilek, ville frontière birmane avec la Thaïlande. En Birmanie, tu n’es certain d’arriver à ta destination que lorsque tu l’as atteinte. Notre départ de la Birmanie fut à l’image du voyage dans ce pays. Tout d’abord tous les touristes rencontrés nous ont dit que la frontière terrestre entre Tachilek et Mai Sae (Thaïlande) était fermée. L’agent qui nous a vendu les billets d’avion, lui, nous a prétendu le contraire. Comme à notre habitude, nous y sommes allés au feeling et avons décidé d’essayer. Un jour avant le vol nous avons téléphoné à la compagnie pour confirmer notre vol. Pas de problème Monsieur Gang, votre vol est confirmé.

Les taxis du lac Inle à l’aéroport demandaient une somme exorbitante par rapport à ce que ça valait. Et comme d’habitude, touriste et locaux disent qu’il n’y a pas d’autre alternative. Et comment font les locaux alors ? Nous nous sommes levés tôt et sommes partis en camionnette, moyen de transport qu’utilisent les locaux. Nous avons payé plus chère que les locaux mais au final ça nous a coûté moins du quart du prix du taxi. Enfin nous avons l’habitude de ce genre d’idée préconçue. Arrivés à l’aéroport, on nous annonce un retard d’une heure. Puis au moment du check in, il n’y avait soudainement plus d’avion. Le vol avait été annulé soit disant pour des raisons météo. Il faisait grand beau et pas un pet de vent. Ils nous ont alors proposé de nous emmener à Kyaing Tong ville située à environ 150 km au nord de Tachilek. Ils nous ont dit qu’ils prendraient en charge le taxi pour nous acheminer à notre destination initiale. Nous leur avons signifié que nous voulions passer la frontière le jour même car nous étions fauchés. Ce fut impossible. Les retards successifs, la demande de permis de circulation entre les deux villes (merci la junte) et les nombreux check point nous ont fait arriver à 19h00 à Tachilek. La frontière ferme à 17h30. Ils nous ont alors logé à leurs frais dans un hôtel plus que correct se situant à 2 minutes de la frontière. Nous ne pouvions pas espérer mieux.

Le lendemain, nous avons passé la frontière aussi facilement que de le faire à Bardonnex (Suisse-France), les tampons en plus !

Lac Inle – le lac des artisans

Autre ghetto touristique birman, le lac Inle offre comme les autres sites quelques merveilles qui méritent d’être expérimentées. Nous avons passé une journée à bord d’un « long tail boat » et découvert la vie rurale sur le lac et les nombreux villages d’artisans. Marché flottant du mercredi. Les locaux viennent encore faire leurs courses en pirogue

Sukhothai, première cité royale thaïlandaise

Voila, nous continuons donc notre voyage au nord de la Thaïlande, d’abord à Sukhothai où se trouvent les vestiges du premier royaume Thaï. Ici, nous ne ressentons pas les effets du Tsunami. Nous avons même du mal à trouver une chambre dans une guest house. Les seules marques sont les cauchemars de Monica, nuit après nuit. Nous avons loué un scooter et avons erré dans et autour du parc archéologique de Sukhothai. Un havre de paix où l’on s’imagine la grandeur d’autrefois en visitant les différentes pagodes. Le jour suivant nous avons suivi notre route vers Chiang Mai. Wat Mahathat. Cet ensemble représente l’architecture classique du style de la grande époque de Sukhothai

Un nouveau départ, un merci à la clé

Malgré la distance qui nous sépare de nos familles, amis et personnes qui pensent à nous et les cauchemars encore fréquents de Monica, nous avons décidé de continuer notre périple autour du globe à la rencontre de l’autre. Un grand merci à nos familles, amis et tous ceux qui ont compati à notre douleur et à celle de tous ceux qui ont été affectés par cette catastrophe. Nous nous sentons profondément bénis par le ciel et remercions encore la vie pour ce qu’elle nous apporte.

A nouveau sur la route

Suite à cette tragédie mondiale que l’on a vécu de l’intérieur, nous nous sommes reposés et interrogés sur le sens de notre vie, notre démarche et notre suite.

Nous avons été merveilleusement pris en charge par une famille franco-laotienne à Bangkok. Merci à eux pour tout et à vous tous qui vous êtes inquiétés. Nous avons ressenti votre solidarité et vos bonnes pensées. Laurent et Nindha entourés de leur famille et amis. Ils nous ont accueilli tellement chaleureusement que l’on a eu de la peine à repartir.

Jour de la catastrophe +4 : Phuket et Bangkok

Avertissement

Ce qui est transcrit ci-dessous est notre vécu subjectif. Profondément touchés par cette catastrophe, nous exprimons notre compassion à tous ceux qui l’ont vécu de près ou de loin. Les faits vont bien au-delà des écrits. Nous nous excusons d’avance pour ceux qui seraient choqués d’une interprétation fausse de ce qui est écrit ci-dessous ou des photos publiées qui ont toutes été prises par nous. Nous pansons toujours nos plaies. Le 30 décembre, nous avons été rapatrié à bord d’un avion de l’armée thaï sur Bangkok. Là, la prise en charge était bonne. Nous avons pu parler par téléphone avec un employé de l’ambassade, un suisse romand autrement plus efficace que ceux envoyés à Phuket. Monica, quant à elle, a été en communication avec le représentant de l’ambassade du Pérou. Nous avons expliqué que nous recherchions un encadrement pour faire un débriefing sur ce que nous avions vécu. Ils se sont occupés de tout. Ils nous ont amené ensuite sur un campus universitaire qui servait de centre de secours. Nous y devions théoriquement passer la nuit. Là, nous sommes tombés sur les personnes qui recevaient les francophones. A peine nous leur avons dit que nous cherchions un encadrement qu’une des deux personnes nous a dit qu’il n’y avait pas de problème. Elle avait justement mentionnée aux autorités françaises qu’elle pouvait recevoir deux personnes chez elle. Ce fut une véritable aubaine. En attendant de partir avec Nindha et Laurent, notre famille d’accueil, nous avons pu parler avec des pompiers français spécialistes des catastrophes naturelles. Vincent et Dominique, deux personnes formidables qui nous ont beaucoup aidé. Et cerise sur le gâteau, un jeune suisse romand qui était en Thaïlande pour monter un projet humanitaire s’était également porté volontaire auprès de l’ambassade suisse pour aider et se trouvait là. Ca a fait du bien de pouvoir parler avec lui. Il vient de Neuchâtel et s’appelle Alexandre. Venu pour son projet, il aura finalement consacre le reste de son voyage (1 mois en tout) à l’aide au victime. Lui aussi peut témoigner mieux que personne du K.O. Nous avons appris par la suite qu’il était parti à Kao Lak, une des région les plus touchées par le tsunami, notamment pour procéder à l’identification des corps. Nous rendons HOMMAGE à son courage !

Si vous désirez soutenir un projet concret, nous vous invitons à le contacter : a_aubert@bluewin.ch