Une des chambres de torture. La photo au mur montre ce que les Vietnamiens ont trouvé lors de la prise de la prison. Il restait 7 survivants et 14 cadavres. 12’000 personnes y ont passé y compris 2’000 enfants
Cellules de bois construites dans les salles de classe
La guerre, heureux ceux ce qui ne la vivent pas ! Au contraire de ce que l’on pourrait penser, voir ces méfaits vous fait prendre pleinement conscience de l’aberration de ces actes. Ca choque, refroidit et vous fait refuser à jamais toute forme de violence. A propos des émotions, le Dalaï-lama écrit : « Nous devons tout d’abord apprendre combien néfastes sont les émotions et comportements négatifs, et bénéfiques les émotions positives. Ces émotions négatives ne sont pas uniquement malfaisantes à notre égard, mais aussi envers la société et l’avenir de notre planète. Cette prise de conscience renforce notre détermination à les affronter et les vaincre.»
Tous les films de propagandes hollywoodiens que nous avons pu voir dans notre enfance masquent la réalité humaine d’une guerre. Le côté héroïque de ces films donne presque envie de la faire. Mon Papa nous a toujours interdit d’avoir des pistolets en jouet alors que nous étions enfants. Je me souviens que l’on adorait, en cachette, voir ces films et feuilletons américains de guerre comme « Rambo » ou « Les têtes brûlées » et ensuite aller jouer avec nos pistolets à plombs dans le vieux quartier de Montreux. Je comprends mieux aujourd’hui la décision de mon Père de ne vouloir aucune arme sous son toit, qu’elle soit en plastique ou en métal ! Ces maux (guerres, armes, dictature, etc.) doivent être supprimés à la racine.
Le pire de la guerre est sa présence discontinue sur notre planète. Encore aujourd’hui, elle fait rage dans de nombreux pays, toujours pour des intérêts religieux ou économiques. Que de haine et de tristesse !
« S21 » (Prison de sécurité 21) c’est l’école transformée en camps de concentration et torture par les Khmers Rouges en 1975. Les Khmers Rouges de Pol Pot ont sévi de manière totalitaire entre 1975 et 1979 sur le Cambodge. Révolutionnaires maoïstes, ils ont décimé leur propre pays de quelques deux millions de personnes, assassinant tout ceux qui pouvaient entraver la bonne marche de leur révolution agraire. Intellectuels, gradés de l’armée et de la police, médecins, enseignants, porteurs de lunettes, entrepreneurs, tous y ont passé. La guerre a ensuite continué jusqu’en 1993 entre Vietnamiens et opposants Cambodgiens. C’est notamment durant cette période que le pays s’est transformé en terrain le plus miné au monde. Derrière cette guerre se cachent les grandes puissances mondiales (USA, Ex-URSS et Chine) sans qui, il n’y aurait pas d’armes pour se battre. La même histoire encore et toujours.
Le Cambodge est le pays qui m’a le plus plu de cette région du sud-est asiatique. Pourquoi, je l’ignore, simplement un sentiment ! J’admire ce peuple qui a tellement souffert et qui accueille l’étranger si gentiment, spécialement en dehors de Phnom Penh et Siam Reap.
Nous l’avons déjà mentionné, mais passer les frontières par voie terrestre est un must. Il y a quelque chose d’irrationnel là derrière. Comment expliquer que d’un côté d’une ligne ou d’une autre, le visage de l’environnement peut changer du tout au tout. Les gens, les routes, les magasins, la vie quotidienne, et même les paysages … Nous avons passé la frontière entre le Vietnam et le Cambodge au sud. Ce poste frontière est nouvellement ouvert aux étrangers. Le seul moyen pour y accéder est par moto (scooter) ou taxi privé. A part des locaux, nous n’avons vu personne. Là, on se rend bien compte de la différence citée ci-dessus. Le côté vietnamien a des beaux bureaux de douane richement équipés (machine à rayons x, …), sur la route bitumée se trouvent de grands panneaux souhaitant « bon voyage » en vietnamien et anglais. Au moment d’arriver sur sol cambodgien, la route bitumée se transforme en piste en terre, les bâtiments de douanes sont des cahutes exiguës et les voitures sont remplacées par des charrettes tirées par des animaux. Là, c’est clair que peu de touristes sont encore passés (en général, qui dit touristes, dit dollar donc développement). Il n’y a personne qui vient essayer de te changer des Dong (monnaie vietnamienne) en Riel (monnaie cambodgienne) à un taux prohibitif, en arguant qu’ensuite ce sera impossible ! Bref, voilà un poste de douane que les voyageurs indépendants apprécient.
Chauffeur de tricycle vietnamien au repos
Moine enseignant le bouddhisme et frappant la cloche pour la bonne chance des fidèles présents à la pagode de Giac Lam à Saigon
Scène de vie quotidienne à Saigon
Se promener dans les rues de Hoi An, suffit pour se croire dans un petit musée vivant. Ses maisons aux styles chinois, japonais et européen, sont préservées à merveille et laissent présumer de ce que devait être la vie au temps (17eme siècle) où Hoi An était un port international.
Propagande communiste dans les rues de Hue à l’occasion du nouvel an lunaire
A droite la baie d’Ha-Long, A gauche l’île de Cat Ba dans la baie d’Ha-Long où son potentiel touristique est en pleine exploitation pour le meilleur et pour le … pire !
On entend souvent que les pays du sud sont corrompus. Et nous avons même passé par le plus corrompu selon les Nations Unies, le Bangladesh. Il faut toutefois remarquer qu’en voyage la corruption n’est pas toujours visible pour le touriste de passage. Il semblerait en fait qu’elle sévisse de manière beaucoup plus flagrante dans la vie quotidienne de la population. On n’obtient rien si on ne lâche pas un bakchich (commission ou dessous de table).
Il est très dur pour un économiste de passer par le Laos, le Vietnam et le Cambodge sans observer avec intérêt ce qu’est devenu la grande idéologie du 20ème siècle, le communisme. Se dire que d’une manière ou d’une autre, le drapeau rouge frappé d’une faucille et d’un marteau a tué plus de 6 millions de personnes dans la région, refroidit. Connaître l’histoire du 20ème siècle de cette région montre à quel point le monde est inter-relié (une fois encore, voir news du 10 septembre 2004). L’histoire de chaque pays au siècle dernier est liée à l’ordre international. Aucune guerre n’a été possible sans le soutien d’un des deux blocs représentants les deux idéologies d’après guerre : le capitalisme et le communisme. Le premier soutenu par les Etats-Unis et l’Europe, le second soutenu par l’URSS et la Chine.