Kandy : Ville culturelle du Sri Lanka

Danceurs traditionnels à Kandy. Nous avons poursuivi notre chemin en bus jusqu’a Kandy. Nous commençons à être des habitués des transports locaux. Cela signifie souvent voyager debout, compacté avec la somme supérieur de monde voulant voyager par rapport à la capacité du bus, demander deux fois au chauffeur si la destination requise est bien desservie. Mais avant cela, pour trouver le bon bus, il faut demander à une dizaine de personnes différentes pour être sûr de monter dans le bon. C’est également une occasion de pouvoir baragouiner avec la population locale. Bref, une expérience dont il fait bon se souvenir … après !

Arrivés à Kandy, nous avons trouvé un logement agréable (à noter que nous avons toujours trouvé des hébergements corrects durant notre séjour au Sri-Lanka). Lors des jours qui suivirent, nous avons fait l’expérience des rabatteurs dans toute sa splendeur. En effet, à notre plus grand désespoir, tous les gens qui nous ont abordés dans la rue étaient des rabatteurs (nous avons donc l’air tant que ça des toutistes ?). Nous avons rencontré un faux artisant de bijoux, un faux facteur prêt à nous aider pour tout et rien et le rabatteur le plus incroyable de tous, un faux professeur de danse traditionnelle dont nous vous contons l’histoire: Nous marchions le long du lac de Kandy lorsque devant nous s’est trouvé comme sortant de nulle part un homme d’un certain âge en train de prier les mains jointes en direction du célèbre temple bouddhiste de la Dent. Nous l’avons contourné par l’arrière afin de ne pas le déranger. Un fois passés, il s’est retourné dans notre direction et dit simplement «Thank you!». Touchés par son charme et son approche amicale, nous avons entammé la conversation ou plutôt lui l’a entamée sans que nous nous en rendions compte. Il était professeur de danse et marchait sur les braises en feu depuis plus de vingt ans. Il nous a montré ses pieds et ses bras sans poil, brulés par le feu. Vous aurez bien compris que tout cela ainsi que tout ce qui suit n’est que la pure invention de son imagination débordante. Il nous a pris aux sentiments en nous racontontant strictement que des choses de sa vie privée avec passion. Il nous a confié qu’il avait une fille de cinq ans qui dansait lors des représentations de danses du théâtre de Kandy et qu’il avait voyagé dans toute l’Europe pour faire des représentations (il connaissait des noms de villes de chaque pays européen). Il devait prochainement partir pour Los Angeles. C’est alors qu’il nous a demandé de quel pays nous venions et où nous logions à Kandy. Bien sûr il avait donné des cours de danse à la fille de la famille où nous dormions (les rabatteurs connaissent tout sur les hôtels, restaurants, activités touristiques pour mettre en confiance le futur pigeon). Sans nous demander si nous étions interessés ou non, il nous a dit que le soir même, un spectacle spécial allait avoir lieu. Il nous montra de l’autre côté du lac de nombreux bus stationnés et nous dit que c’était des gens qui s’étaient déplacés pour l’occasion. Il nous dit qu’il y aurait vingt-cinq bébés éléphants pour le show (je ne sais même pas s’il y a vingt-cinq bébés éléphants sur toute l’île!). Convaincus, nous nous sommes dit que nous irions voir ce spectacle. De toute façon, nous avions prévu d’y aller. Mais avant cela, nous voulions nous rendre dans une clinique ayurvédique. Là, il nous a dit qu’il connaissait la meilleure, celle officielle du gouvernement, bien meilleure que les cliniques privées hors de prix. Comme il avait réussi à nous mettre en confiance, nous avons décidé de le suivre. D’abord, il nous a emmené acheter les billets pour le spectacle dans un monastère bouddhiste, soit-disant le seul endroit où à cette heure nous pouvions acheter les billets. Arrivés au monastère, il nous montra un voiture type 4×4 aux vitres tintées et nous expliqua qu’une personnalité importante bouddhiste était là aujourd’hui pour le spectacle. Puis il nous a conduit dans la boutique où se vendaient les billets. Il nous présenta la vendeuse comme sa sœur. Elle vendait également des batiks fait soit-disant par les enfants de l’orphelinat. Ah oui, car il nous a présenté le monastère comme un orphelinat d’enfants. Ne voyant aucun enfant, j’ai demandé où ils étaient et il m’a répondu aussitôt qu’actuellement ils étaient dans les montagnes. On a acheté deux billets pour le spectacle du soir. Nous connaissions le prix du billet et en plus il était inscrit dessus. J’ai demandé si les places étaient numérotées. Il m’a répondu que nous n’avions qu’à demander au manager dont il m’a donné le nom (il était vrai le nom) et à qui il allait faire la commission de nous donner de bonnes places. Puis sa sœur a essayé de nous vendre ses batiks en vain. Ensuite nous nous sommes rendus à ses frais en moto-taxi ou tuk-tuk (dont il nous a présenté le chauffeur comme son vieil ami et à qui il n’a rien versé) à la clinique ayurvédique. Là, nous avons demandé à voir un médecin car nous lui avions bien expliqué que ce que nous cherchions n’était pas en premier lieu des traitements (massages) mais seulement une consultation. Après discussion avec les employés de la clinique, ils nous ont amenés devant une dame charmante soit-disant médecin. Une personne en plus du rabatteur était avec nous pour traduire car la dame n’avait pas l’air de comprendre l’anglais. Après quelques échanges de paroles sur ce que nous attendions en fonction de nos connaissances du sujet, la femme ne disait rien et parraissait extrêmement embarassée. Elle avait l’air de s’y connaître en médecine ayurvédique autant que nous en techniques de rabattage. Après quelques instants, Monica m’a dit qu’elle ne sentait pas du tout le truc et qu’elle n’était pas médecin. Alors je l’ai dit au traducteur. Elle n’a même pas essayé de prouver le contraire. Et là, la femme a émis comme un soupir de soulagement l’air de dire «ouf, c’est fini». Nous nous sommes levés et nous sommes partis malgré leurs tentatives de nous vendre des massages. Moralité : le rabatteur a perdu pas mal de son temps avec nous et aura finalement réussi a rien nous vendre à part les deux tickets de théâtre. Le soir, nous nous sommes rendus au théâtre où nous avons dû nous rendre a l’évidence que le spectacle que nous allions voir était le même que celui donné tous les jours pour les touristes que nous sommes.

Le spectacle en soi est assez harmonieux. Il est divisé en plusieurs dances, chacune ayant une signification bien spécifique.

Nous avons quand même rencontré de personnes intéressantes à Kandy, mais c’est nous qui sommes allés à leur rencontre.