Archives mensuelles : septembre 2005

Propulsés en moins d’une heure à plus de 4700 m. d’altitude

Panorama depuis le sommet à 4763 m. Au centre de la première photo, on peut distinguer la ville de Mérida à quelques 3124 m. en contre bas

Vendeuse de jus d’orange frais sur la « Calle Bolivar » Première dans les Andes. Imaginez un peu, passer de 1639 mètres à 4763 mètres en une heure et sans effort. Mais avant cela il a bien fallu arriver dans les Andes.

L’arrivée au Venezuela depuis la Colombie fut plutôt comique ou triste. En effet, après avoir passé la frontière, nous avons subit pas moins de dix contrôles de police et militaire afin de prévenir l’immigration clandestine de Colombie. Ce qui nous a surpris tout d’abord, c’est qu’une seule personne est descendue du bus pour faire tamponner son passeport avec nous au poste frontière. Tous les autres, colombiens, sont restés dans le bus. Nous avons alors pensé qu’ils n’avaient pas besoin de faire tamponner leur passeport en tant que voisin. Eh bien non ! Ce qui a suivi a été plutôt nouveau pour nous. Nouveau par le caractère flagrant de la corruption. En effet, à chaque contrôle, nous avons dû montrer nos passeports, puis au moment du contrôle des colombiens, pas un seul n’avait leurs papiers en règles. C’est alors qu’après un zèle plus ou moins modéré, le chauffeur du bus donnait son tribut au fonctionnaire corrompu. Sur dix contrôle, six ont touché de l’argent pour fermer les yeux sur l’illégalité des colombiens. Nous apprendrons en cours de route que leur course leur a coûté trois fois plus cher que la nôtre, bakchichs obligent !

Pour nous qui étions en règle, ça a plutôt été désagréable surtout que les contrôles étaient en fin de compte inutiles. Le pire fut lorsque nous avons dû descendre du bus pour un contrôle alors que la nuit tombait. Dans une chaleur tropicale, nous nous sommes fait attaquer et dévorer par des moucherons (jéjén) dont les piqûres grattent horriblement durant deux jours.

Passé cette triste entrée en matière, revenons à l’exploit de l’ascension à 4763 m. Cette prouesse est possible grâce au téléphérique reliant Mérida au pic Espejo, dans les Andes, au Venezuela. Il parcourt en tout une distance de 12,8 km. pour une dénivellation de 3124 m. Pour le Suisse que je suis, c’est ce que l’on appelle gagner la montagne sans effort. Une fois au sommet, on sent un peu comme si l’on a volé notre place en ces cimes, sorte d’effort non récompensé.

Le spectacle est toutefois surprenant. On retrouve d’emblée les sensations de la haute montagne. Un vent qui te siffle dans les oreilles et te les congèle au passage. L’air se fait rare à cette altitude et brûle la trachée. On se sent bien vivant !

De Mérida nous sommes allés à Caracas où nous attendait notre premier hôte du club Internet Hospitalityclub.org.